Dans une interview accordée au Figaro, le président Moncef Marzouki s’est plus facilement livré à des confidences sur la situation politique en Tunisie, sur la Troïka et sur Ennahdha, son allié du moment.
Au sujet de ses critiques vis-à-vis des tentations hégémoniques de son allié Ennahdha, Marzouki confirme ses craintes de ce qu’il a appelé des “tentations” et des “tentatives” de “mainmise sur un certain nombre de rouages de l’État. “Pour la tentation, je leur dis halte! Et pour la tentative, je les avertis que cela ne va pas marcher”.
Marzouki confirme, également, les accusations à l’encontre d’Ennahda “d’avoir phagocyté l’administration. Les deux tiers des gouverneurs seraient issus de ses rangs…” “Oui, je confirme, et cela m’indispose fortement. Moi, je refuse de m’installer dans une stratégie de partage du gâteau. Tout ce qui relève des grands rouages de l’État n’a rien à faire avec les nominations partisanes”.
Quant au projet d’une “société pluraliste, tolérante, où la femme est l’égale de l’homme, une société ouverte sur le monde tout en étant attachée à ses racines n’est pas remis en cause par Ennahdha”,” mais par sa fraction d’extrême droite qui est très minoritaire dans le pays, c’est-à-dire les salafistes”, affirme Moncef Marzouki qui, par la même occasion, a établi un lien de filiation entre Ennahdha et les salafistes, chose que réfutent les dirigeants du mouvement islamiste au pouvoir.
Sur le projet de loi criminalisant l’atteinte au sacré, Moncef Marzouki affirme qu’il est contre, en indiquant que “ce projet n’a pas de raison d’être, d’autant qu’il existe déjà une loi qui punit de tels actes”.
Interview : Marzouki : « La Tunisie ne plonge pas dans l’islamisme »