La réunion féminine de Nidaa Tounès à Sfax vire au massacre en l’absence de la police

“Monsieur, s’il vous plaît,  aidez-nous, nos amis sont séquestrés par des extrémistes”, “Où étiez-vous? A la réunion de Nidaa Tounès?  Laissez-les s’entretuer entre eux”. C’est la réplique d’un agent de police à une victime de l’agression d’une horde d’une trentaine de personnes qui se sont attaquées à une réunion du mouvement Nidaa Tounès, et qui  voulait secourir ses amis. “Restez chez vous, autant obéir maintenant par la douceur que nous obliger à le faire par la force”, a rétorqué un autre agent de police à une femme brutalisée qui demandait elle-même du secours.

“Plus que Nidaa Tounès, j’ai aujourd’hui peur pour notre Tunisie”, a déclaré Samah Damak, jeune entrepreneure et membre du bureau national du parti. Car la violence qui s’est exprimée par les assaillants était telle que l’on ne pouvait reconnaître en ses artisans des compatriotes tunisiens. “Je ne saurais vous dire si ce sont des activistes salafistes ou Nahdhaouis, ce qui est sûr est qu’ils appartiennent à un courant islamiste”.

Ils étaient à peu près 70 personnes entre femmes et hommes représentant l’élite de Sfax à s’être réunis jeudi 30 août pour découvrir le parti naissant Nidaa Tounès et discuter de leur vision pour la Tunisie d’aujourd’hui. Au sortir de la réunion, ils se sont trouvés face à une trentaine d’énergumènes qui ont enfoncé la porte de la villa lieu de la réunion et se sont attaqués aux présents, les séquestrant à l’intérieur, les brutalisant et les insultant.

Dans un communiqué paru vendredi 31, le mouvement Nidaa Tounès dénonce le recours de certaines forces politiques à la force qui confirmerait “leur éloignement des bonnes pratiques démocratiques afin de préserver le climat de paix sociale du pays  et le respect des droits de l’homme. Ceci est de nature à susciter la sédition entre les Tunisiens et  menacer la stabilité du pays et sa sécurité, d’autant que le discours de certains leaders de  partis et institutions publiques incitant à la violence et la division pourrait avoir de graves conséquences sur les forces politiques en question et faire douter de leur crédibilité”.

Nidaa Tounès a prévenu au danger d’instrumentaliser la justice et les instances sécuritaires du pays à des tâches  qui ne sont pas les leurs tout comme il dénonce la mainmise du gouvernement sur les médias et les administrations publics ainsi que les menaces brandies à tous bouts de champs à l’encontre des journalistes.

Les agressions perpétrées à l’encontre de “hrair” Tounes (Les femmes libres)  est inadmissible et inacceptable et ne doit en aucun cas représenter un motif de fierté pour celui qui les a orchestrées ou celui qui les a exécutées, termine le communiqué.

A.B.A