Le secrétaire général par intérim du parti du Congrès pour la République (CPR), Mohamed Abbou, a déclaré que le leader du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, “n’a pas pris le temps nécessaire de bien assimiler le discours du président de la République provisoire, Mohamed Moncef Marzouki”, adressé à l’occasion du 2ème congrès du CPR, considérant que “le discours de Marzouki ne peut être interprété de manière négative”.
Lors d’une conférence de presse, donnée dans la soirée du vendredi 24 août, en marge du congrès du CPR, M. Abbou a fait savoir que le congrès œuvrera à définir l’identité politique du parti et à trancher la question des différends internes, soulignant l’impératif à ce que tous les membres du parti soient respectueux du règlement interne du parti et qu’ils évitent de faire des déclarations tapageuses.
Il a indiqué qu’une invitation a été adressée au président de la République provisoire pour assister aux travaux du congrès, mais qu’il a préféré ne pas y assister, ajoutant que Marzouki “n’influera pas sur la composition du parti ni sur sa ligne politique que fixera le congrès”.
Il a également relevé que le CPR a préparé un document de substitution au décret-loi n°115, organisant le secteur de l’information, qui offre davantage de libertés aux journalistes, insistant sur “la nécessité de fixer certaines limites à la liberté, pour éviter que celle-ci ne se transforme en anarchie”.
Concernant les conflits vécus au sein du CPR, M. Abbou a souligné qu’ils “revêtent un caractère personnel”, niant l’existence de tout “conflit idéologique”, précisant à cet égard que “le parti a accompli des succès au niveau de sa base, au vu des demandes d’adhésion au CPR, formulées par plusieurs membres de l’Assemblée nationale constituante”.
S’agissant des déclarations émises par l’ancien conseiller du président de la République, Ayoub Massoudi et de ses critiques à l’encontre du CPR, M. Abbou a déclaré qu’il s’agit “d’accusations gratuites” et qu’en dépit de cela “une avocate appartenant au parti a été désignée pour défendre Massoudi dans son affaire contre l’institution militaire”.
Il a, d’un autre côté, noté que l’affaire suscitée dernièrement au sujet des droits de la femme a été “montée de toute pièce” et qu’elle s’inscrit dans le cadre des “surenchères politiques“, précisant que la position du CPR a été exprimée à maintes reprises, en ces termes: “Il ne faut pas toucher au Code du statut personnel et il faudrait plutôt œuvrer à le faire évoluer”.
Pour sa part, le porte-parole officiel du CPR, Hédi Abbes a indiqué qu’il existe aux côtés de l’actuel secrétaire général, Mohamed Abbou, trois autres noms, qui se sont portés candidats à ce poste, et que leurs identités seront dévoilées tard dans la nuit de ce vendredi.
Intervenant à cette occasion, Imed Deymi, membre du Bureau politique du CPR, a fait observer que la présidence de la République soutient les réfugiés syriens en Tunisie et qu’elle a pris l’initiative d’envoyer des médecins et des aides aux camps des réfugiés installés en Jordanie.
WMC/TAP
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