Après l’étouffement des journalistes et des médias avec, entre autres, la non application des décrets-lois 115-2011 et 116-2012 concernant la presse et l’audiovisuel, Après la condamnation inique de Jabeur El-Mejri et de Ghazi El-Beji à 7 ans et demi d’emprisonnement pour avoir diffusé des caricatures du prophète sur internet.
Après les saccages commis par des casseurs en réaction à une exposition d’art et alors que des responsables de ces violences ont été arrêtés puis libérés alors que les autorités publiques pointaient la responsabilité des artistes, dont certains sont obligés aujourd’hui de se cacher et de renoncer, par peur de répression, à exercer leur art, Avec l’arrestation du rappeur Phénix et du réalisateur Tarek Herichi qui suit celle des rappeurs Emino, Weld El 15, Madou LC et Volcano il y a quelques mois.
Le gouvernement tunisien a décidé de mettre au pas, la presse, les caricaturistes, les peintres, les musiciens et l’ensemble des artistes de la Tunisie. La police tunisienne n’hésite pas soit à laisser faire, comme pour les violences organisées et planifiées suite à l’exposition du Printemps des Arts, soit à agir avec zèle contre les rappeurs aujourd’hui.
La Justice tunisienne ne se saisit pas elle-même face à aux saccages en diligentant des enquêtes sur la responsabilité, notamment, des cadres des forces de police, prévenues des risques de débordement. La Justice tunisienne condamne à des peines disproportionnées des internautes afin de satisfaire aux exigences du gouvernement en matière d’ordre moral.
Le gouvernement a décidé de porter atteinte à la Liberté d’expression et aux droits fondamentaux en utilisant, comme du temps de la dictature de Ben Ali, les services de Police et ceux de la Justice pour parvenir à ses fins. La Présidence de la République a décidé de garder le silence ou de réagir tardivement et mollement avec la complicité de la Présidence de l’Assemblée Nationale Constitutionnelle, se rendant ainsi complices du climat de peur et de violence propice à un coup d’état.
La Révolution Tunisienne n’a pas été une révolution de salon organisée à Londres, à Paris ou à Tunis. Ce sont bien les jeunes des quartiers populaires soutenus par les cyberactivistes, dont ceux du Parti Pirate et de Takriz, qui ont permis au peuple tunisien de se débarrasser du RCD, de Ben Ali et de sa mafia. Cette jeunesse tunisienne est aujourd’hui sanctionnée dans l’exercice de ses droits et de ses libertés au nom de l’ordre moral.
Le Parti Pirate Tunisien exige :
• La libération immédiate des rappeurs et des artistes emprisonnés et condamnés pour avoir exprimer leurs idées ou exercer leurs arts,
• L’annulation immédiate des condamnations des internautes pour avoir diffuser des caricatures,
• L’arrêt immédiat des pressions faites sur les journalistes et plus généralement des médias et l’application de la réglementation encadrant la presse afin qu’ils puissent exercer sans contrainte leur métier,
• La création d’une commission d’enquête parlementaire sur les responsabilités des saccages qui ont eu lieu après l’exposition du Printemps des Arts.
(Communiqué)