Tunisie – Violences – Salafistes : L’ultimatum de Samir Dilou

Le porte-parole officiel du Gouvernement, Samir Dilou, a qualifié les violences perpétrées lundi soir dans certains quartiers de la capitale et certaines régions du pays de “très graves” affirmant que l’Etat ne sera pas tolérant avec les auteurs de ces actes.

Plusieurs heurts et actes de violence ont été perpétrés hier soir dans des quartiers du Grand Tunis et dans les gouvernorats de Sousse et de Jendouba par des salafistes qui protestaient contre “les atteintes aux symboles sacrés de l’Islam” que comporte, selon eux, l’exposition d’oeuvres d’art organisée la semaine dernière au Palais Abdellia à La Marsa.

En réaction à ces événements, une conférence de presse a été organisée par cinq départements ministériels à la Kasbah pour expliquer les dessous de ces actes. Les responsables gouvernementaux ont appelé au respect des symboles sacrés de l’Islam affirmant leur intransigeance face à toute transgression de la loi.

“L’Etat n’acceptera pas qu’on enfreigne son autorité, la Loi et les principes de la révolution” a dit M. Dilou tout en dénonçant les atteintes aux symboles sacrés de l’Islam et les provocations sous couvert de la liberté de création, a-t-il dit. “Ces actes sont une tentative pour semer la discorde parmi les citoyens” a encore dit M. Dilou affirmant que l’Etat est seul habilité à protéger la religion et que toute protestation doit se faire de manière pacifique.

“La loi est au-dessus de tous et elle s’appliquera contre toute tentative d’affaiblir l’Etat”, a-t-il dit refusant “la théorie du complot” qui reflète “une paresse intellectuelle”, sans toutefois nier que certains actes sont loin d’être spontanés, a-t-il estimé. Il a aussi soutenu qu’on ne peut accuser une partie précise d’être auteur de ces actes.

“Il existe une volonté pour plonger le pays dans une crise sécuritaire avec des répercussions politiques”, a estimé Dilou, assurant que l’institution militaire “est solide et protège le pays malgré les doutes et les critiques”. Concernant le rapport entre le pouvoir exécutif et judiciaire, le porte-parole du gouvernement a expliqué que le juge dispose d’un pouvoir discrétionnaire et que le Gouvernement ne s’ingère nullement dans les jugements prononcés par les magistrats, a-t-il assuré.

“Des agents des établissements pénitenciers seront mobilisés pour assurer la sécurité des tribunaux” a pour sa part indiqué le représentant du ministère de la justice indiquant que tous les moyens seront mobilisés y compris, si nécessaire, l’usage d’armes à feu, a-t-il prévenu.

“Ces crimes terroristes doivent être sévèrement réprimés pour mettre fin aux agressions”, a-t-il dit, appelant les citoyens à la vigilance et à apporte main forte à la police. Une enquête sera aussi ouverte pour dévoiler les auteurs de l’attaque lundi soir contre le tribunal de première instance Tunis 2, a-t-il ajouté.

Le bilan des heurts et violences qui se sont poursuivis tard hier soir est de 65 blessés, dont certains grièvement, parmi les policiers, et 162 arrestations de personnes accusées de participation à ces actes, selon le ministère de l’intérieur.

WMC/TAP