Bourguiba, le Maître de la Nation
De 1967 à 1977, le régime oscillera au gré des jours et des humeurs de son patron, mais la mise en place de la main de fer est en passe de réussir avec la mainmise totale du PSD (parti unique) sur l’Etat et la société à la stalinienne si éloignée de la culture très IVème République libérale de Habib Bourguiba.
Le Parti du Néo Destour, devenu depuis 1964 socialiste à contrecœur de son fondateur qui n’aimait pas ce vocable, met en place un régime despotique. Il cadenasse complètement l’information, contrôle toute la vie publique et économique à travers les restes très commodes de l’époque de Ben Salah. Afin de saper l’influence croissante de la gauche étudiante marxiste ou nassérienne ou baathiste, on invente le courant islamiste pour stopper les récalcitrants. On créée les milices pour contrer les syndicats. Bourguiba aime le pouvoir, tout le pouvoir, rien que le pouvoir! Alors il ne faut surtout pas le lui disputer! Les arrestations se multiplient, les procès se succèdent, le Président, malade depuis 1972, est de moins en moins présent. Le régime tourne au ridicule, le culte de la personnalité érigé en système jusqu’à faire élire Bourguiba “Président à vie“…
Il y eut ensuite 1978 et le fameux “Jeudi noir“ (26 janvier 1978) et le coup de semonce de Gafsa (janvier 1980) qui a fait tremblé le régime bourguibiste au point de lui faire faire des concessions. Le Premier ministre Mzali, désigné en 1980, était sensé être celui qui se fera accepter par le bon peuple… Le 4 janvier 1984, le pays est encore à feu et à sang pour la révolte du pain…
– Bourguiba, le “Combattant Suprême”
– Bourguiba, le Père de la Nation