Tunisie – 12e anniversaire de la mort du “Zaïm” : Bourguiba, de la splendeur de 1956 à la déchéance de 1987

Bourguiba, le Père de la Nation

Bourguiba est celui qui, pour notre génération née juste après l’indépendance, était ce bon guide qui ne se distinguait pas outre mesure de nos pères et de nos instits… Nous nous rappelons encore de ses discours expliquant les bienfaits de la salade arrosée d’huile d’olive et de ses recommandations pour bien s’habiller. Nous nous rappelons aussi de l’appellation affectueuse et respectueuse de nos parents parlant du Zaïm en l’appelant «Si Lahbib»!

D’une certaine manière, la première décennie de Bourguiba, 1956-1966, a été une apothéose qui ne sera jamais égalée après, et ce malgré les durs épisodes du putsch de 1962 et la guerre de Bizerte. Cette décennie a été celle de la construction du pays. Bourguiba a su fédérer toutes les volontés tunisiennes et il a su forcer toutes nos vieilles résistances, tribales, religieuses, culturelles, historiques, pour propulser le pays dans la modernité… à marche forcée.

C’était le pari des grands bâtisseurs, et Bourguiba, en ces moments-là, a excellé. Au point de se prendre pour Dieu lui-même. De toutes les façons, l’ego de Bourguiba était démesuré. Il a osé dire dans une interview à un journal français que le peuple tunisien était une «poussière d’individus» que Bourguiba a transformée en peuple… Rien que ça!

Puis il y eut l’épisode du collectivisme, l’affaire Ben Salah. En même temps, les premiers procès politiques ont commencé avec les étudiants baathistes et ensuite marxistes de «Perspectives». Le charme est rompu. La vraie nature du régime mis en place par Bourguiba va clairement se dévoiler petit à petit mais sûrement et inexorablement…

Bourguiba, le “Combattant Suprême”

Bourguiba, le Père de la Nation

Bourguiba, le Maître de la Nation

Bourguiba, le vieillard de la Nation