Mohamed Lamine Chakhari, ministre de l’Industrie et du Commerce a annoncé aujourd’hui, lors du Forum d’affaires tuniso-turc organisé à Tunis, la signature d’un mémorandum pour une coopération dans le domaines des zones de libre-échange entre la Tunisie et la Turquie.
Avant son retour dans son pays, Zafer Çaglayan, ministre turc de l’Economie, signera également avec son homologue tunisien un document intitulé “Décision du Conseil d’Association Turquie-Tunisie n°1 de 2012 ainsi que les amendements se rapportant au protocole III concernant la définition du concept “L’origine des produits” et les méthodes de coopération administrative.
Il est également prévu de réviser l’accord sur les produits agricoles qui bénéficient de clauses préférentielles.
Le ministre tunisien de l’Industrie a réaffirmé que le nouveau gouvernement est décidé à renforcer les infrastructures industrielles et sociales particulièrement dans les zones défavorisées et à consolider le partenariat entre l’entrepreneuriat tunisien et turc.
A ce jour, seulement 10 entreprises turques opèrent dans le textile, l’agroalimentaire et d’autres activités industrielles qui ont créé 300 postes d’emplois.
Rappelons que la Turquie a réalisé ces dernières années d’importants investissements en Tunisie dont le plus important a été l’aéroport Ennfidha. Les investisseurs turcs qui ont rencontré d’importantes difficultés dans l’exercice de leurs activités sur le site Tunisie, estiment aujourd’hui qu’il est temps d’éclairer la position de notre pays quant à la coopération économique avec eux. “Quand vous accueillez bien les oiseaux migrateurs et vous les entourez des soins qu’ils méritent, ils restent chez vous; quand vous les malmenez, ils partent ailleurs, alors s’il vous plaît, occupez-vous en bien pour qu’ils ne partent pas”, a appelé M. Çaglayan.
Les Turcs, qui ont été les premiers à exprimer leur solidarité à la “révolution” tunisienne, estiment qu’ils doivent bénéficier d’une position privilégiée en Tunisie et s’attendent à plus de visibilité du climat d’affaires entre les deux pays.
“Nous sommes bien placés dans les secteurs du bâtiment et travaux publics, dans le textile, le tourisme et celui des services, nous aimerions être vos partenaires non seulement en Tunisie mais pour conquérir ensemble avec vous l’Afrique. Unissons-nous et nous pourrons avancer ensemble”, a déclaré le ministre turc de l’Economie.
Il a, à l’occasion, déploré le fait que les échanges commerciaux entre les deux pays ne dépassent pas le milliard de $ alors que le commerce extérieur de la Tunisie s’élève à 45 milliards et celui turc à… 345 milliards de $.
Quant à nous, nous déplorons le fait que le discours de notre ministre de l’Industrie ait autant baigné dans les généralités, n’abordant pas la faiblesse des échanges commerciaux entre les deux pays, notre balance commerciale déficitaire avec la Turquie, nos attentes de pareil partenariat, des chiffres qui peuvent nous édifier sur certains secteurs ou activités contrairement à M. Çaglayan, qui a été très clair et précis.
Amel Belhadj Ali