Les évènements du 14 janvier ont donné lieu à différentes versions, aussi nombreuses que contradictoires où chacun voulait s’approprier le rôle du héros… tout a été dit ou presque, sauf l’essentiel. Même M. Pierre Puchot y va de sa propre version si ce n’est une version dictée par les commanditaires de l’article en question (voir Mediapart du 15 décembre 2011).
Ci-après on va relater uniquement des faits réels confirmés par tous et que l’histoire retiendra à jamais.
Le rôle joué par M. Sériati chef de la sécurité de l’ex Président d’abord : on se demande s’il a été le responsable fidèle et discipliné qui a protégé son président loyalement en l’accompagnant jusqu’à l’avion présidentiel, lui promettant de rétablir l’ordre dans le pays (c’est à dire mâter la révolution) et attendre sagement son retour le lendemain pour le rétablir dans ses fonctions ; ou est ce qu’il avait décidé de l’éliminer purement et simplement, en le terrorisant pour le pousser à quitter le pays, ou l’assassiner carrément s’il n’obtempère pas (propos tenus par l’un de ses avocats sur les colonnes d’un quotidien tunisien et que M. Sériati n’a pas démentis).
Mais qu’est-ce que M. Sériati comptait faire après avoir accompli son forfait ? Est-ce qu’il allait offrir le pouvoir sur un plateau aux révolutionnaires (Mon œil !! pour cela il faut vraiment croire au père Noël) ou, et c’est la version la plus plausible, il comptait prendre purement et simplement le pouvoir et là, une question essentielle se pose : Comment ? Avec l’aide de qui ? Et à quel prix ? Au prix d’un bain de sang, sûrement !!!
Heureusement pour la Tunisie et son peuple, le bon dieu a décidé autrement et le bain de sang a été évité de justesse grâce au flair et à la clairvoyance d’un vrai patriote nullement intéressé par le pouvoir. Il s’agit bien sûr de Ridha Grira l’ex Ministre de la Défense et ce, pour avoir pris seul et sans avoir consulté ni Premier Ministre, ni Général, deux décisions d’une extrême importance et aussi salutaires l’une que l’autre ; la première fut d’ordonner l’isolement de M. Sériati à l’aéroport même, juste après le départ de son Président et la deuxième fut d’ordonner à l’équipage de l’avion présidentiel de retourner immédiatement au pays en laissant l’ex Président en Arabie Saoudite (voir déclarations du PDG de Tunisair de l’époque).
L’histoire jugera que ces deux faits ont été déterminants pour la réussite de la révolution. Il n’y a qu’à se rappeler la déclaration publique de M. Ghannouchi qui parlait d’un bain de sang évité de justesse grâce à un coup de fil avec M. Grira. Tout le reste n’est que littérature, suppositions et faits d’importance secondaire.
Commentaire de Zola à l’article: Affaire des martyrs et des blessés de la révolution: Ali Seriati accuse Ridha Grira