La montée en puissance du phénomène de la migration irrégulière vers la Tunisie a été, lundi, dans le viseur des députés-membres de la commission des Relations extérieures, de la Coopération internationale, des Affaires des Tunisiens à l’étranger et de la migration de l’Assemblée des représentants du Peuple (ARP).
Lors d’une séance d’audition consacrée à la question migratoire, le ministre de l’Intérieur, Kamel Feki a fait un exposé de la situation sécuritaire à la lumière des flux massifs de migrants irréguliers, soulignant que “l’approche sécuritaire ne suffit pas à elle seule de lutter contre les origines de ce phénomène”.
Que l’on soit clair, a-t-il lancé, la migration irrégulière est un “phénomène composite et complexe”. Son éradication revient à mettre en œuvre des approches politiques, économiques, sociales et diplomatiques efficaces et opératoires.
A cela s’ajoute le devoir qui incombe aux pays voisins de la région et à nos partenaires européens de collaborer et de coordonner étroitement avec notre pays dans la perspective d’atténuer les retombées de la migration irrégulière qui se font sentir en Tunisie, a-t-il dit, cité dans un communiqué du parlement.
En contrepartie, les députés ont saisi l’occasion pour relater des témoignages frappants sur la situation sécuritaire, sociale et sanitaire qu’endure plusieurs régions du pays “en raison des flux massifs de migrants irréguliers”.
Ces flux sans cesse grandissants laissent entrevoir moult questions sans réponse, ont dénoncé les députés de la commission, pointant à ce titre “l’opacité” autour de la manière dont ces migrants irréguliers entrent en Tunisie et la “cartographie” de leur présence dans plusieurs régions du pays.
Face à ces appréhensions et inquiétudes bien justifiées, les députés ont interrogé le ministre de l’Intérieur sur la stratégie de son département visant à freiner ce phénomène préoccupant.
Répondant à ces interrogations, Feki a affirmé que la migration est un phénomène planétaire dicté par les mutations géopolitiques que connaît le monde d’aujourd’hui, dont notamment, la détérioration des conditions socio-économiques de bon nombre de pays africains, soulignant que la Tunisie est parvenue à réaliser des “progrès remarquables” pour enrayer ce phénomène à la faveur d’une coordination efficace avec les pays voisins et l’Union européenne.
Maîtriser les flux massifs de migrants irréguliers vers la Tunisie, a-t-il estimé, est bien une “revendication commune”. Sa concrétisation devrait passer nécessairement par une étroite collaboration commune entre les pays concernés.