Ben Arous-Elections : Tissu économique diversifié en dépit des disparités locales

Le gouvernorat de Ben Arous a été créé le 3 décembre 1983 et appartient, selon le nouveau découpage territorial au deuxième district, lequel comprend également les gouvernorats de Tunis, l’Ariana, Manouba, Nabeul et Zaghouan.

La région est l’extension naturelle et géographique du Grand-Tunis. Elle est composée de 12 délégations : Ben Arous, Médina Jedia, Mourouj, Hammam-Lif, Hammam-chott, Boumhal, Ezzahra, Radès, Megrine, M’hamdia, Fouchana et Mornag.

Le gouvernorat de Ben Arous s’étend sur une superficie de 761 000 km2 et, compte tenu de sa population et de son poids démographique, il est considéré comme l’un de centres les plus peuplés dans le district, avec des estimations d’environ 721 956 habitants (Statistiques de l’Institut National de la Statistique, janvier 2023).

Un tissu économique diversifié et des leviers majeurs de développement

La région est considérée parmi les pôles industriels les plus importants de la Tunisie, grâce notamment à une infrastructure moderne. Elle compte 22 zones industrielles, s’étendant sur une superficie de plus de 1000 hectares.

Le gouvernorat abrite également le port le plus grand du pays (le port de Radès), une zone commerciale, une zone pétrolière qui fournit environ 70% de la capacité de stockage du pays, le plus grand générateur électrique lequel fournit environ 50% de la production nationale d’électricité, en plus de son emplacement au milieu d’un réseau routier central le reliant aux gouvernorats avoisinants, ce qui en fait une porte de transit essentielle entre le nord et le sud.

Malgré des ressources en eau de plus en plus raréfiée, le secteur agricole dans la région représente l’un des piliers du développement, la superficie des terres labourées est estimée à environ 67 000 hectares, dont 10 460 hectares de zones irriguées, et tient les devants sur le plan national dans plusieurs cultures telles que les pêches, les raisins et les poires, faisant du marché de gros à Bir El Kassaa, le plus grand marché de produits agricoles frais et fournit plus de 30% des quantités totales distribuées au niveau national.

Selon les dernières données chiffrées publiées par le ministère de l’Economie et de la Planification, le secteur agricole dans le gouvernorat de Ben Arous représente 8,1% du produit intérieur brut de la région, tandis que l’activité industrielle se répartit entre industries manufacturières (18,7%) et industries non manufacturières (18,9%). Le nombre d’entreprises industrielles dans la région s’élève à 446 entreprises, dont 157 entièrement exportatrices.

Le taux d’approvisionnement en eau et en électricité est de 99,9%, tandis que le raccordement au réseau d’assainissement est de 91,5%, avec un taux de chômage de 17,4%.

Les disparités de développement entre les régions internes, parmi les obstacles majeurs

Malgré ses indicateurs de développement importants et sa situation géographique distincte, le gouvernorat souffre de certains problèmes liés à la disparité de développement entre ses régions. En effet, certaines zones, notamment ceux dans la partie ouest du gouvernorat, sont en proie à une infrastructure précaire, une surpopulation des quartiers populaires et un faible taux d’approvisionnement en eau potable, outre le problème de la pollution marine résultant du déversement industriel de polluants et déchets de toutes sortes dans la mer.

Aussi, les différentes régions du gouvernorat subissent une mauvaise connectivité avec les transports publics, ce qui nécessite la création de plans de circulation routière compatibles avec la géographie de la région.

Concernant le secteur agricole, le manque de précipitations, en raison d’années répétées de sécheresse et de pénurie d’eau, commence à impacter les grandes cultures dans la région, ce qui a conduit à une réduction des superficies cultivées, notamment celles des arbres fruitiers, poussant les autorités à mettre en œuvre un vaste projet visant à recharger la nappe phréatique dans la région de Mornag, tandis que les agriculteurs ont été acculés à changer de modèles agricoles, conformément à la stratégie de développement du gouvernorat.

Ces problèmes et tant d’autres, notamment liés à la nécessité de modernisation des services publics, l’élaboration d’une carte sanitaire et à l’exploitation des capacités naturelles et écologiques pour stimuler les investissements et créer de nouvelles opportunités d’emploi, sur lesquels il est importe de se focaliser après la formation des conseils de développement locaux.

A noter que le gouvernorat de Ben Arous compte 76 Imadas répartis sur 12 délégations, et comporte 80 circonscriptions électorales, tandis que le nombre total de centres de vote dans lA région s’élève à 156 centres.