Le président du Syndicat national des journalistes tunisiens, Yassine Jelassi, a dénoncé l’intimidation envers les journalistes et l’impunité policière devenues, selon lui, “une politique d’Etat”.
Les agressions contre les journalistes ont doublé en 2022 en Tunisie, a-t-il dit, mercredi, à Tunis, à l’ouverture d’une conférence régionale organisée les 2 et 3 novembre, à l’occasion de la Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes.
Il a, dans ce sens, relevé que le syndicat enregistre quotidiennement des agressions contre les journalistes. La majorité de ces violences, a-t-il dit, sont commises par la police et sont de nature à entraver le travail des journalistes et ce, dans une impunité totale.
Yassine Jelassi a tenu à rappeler que selon le classement 2022 de Reporters sans frontières (Indice de la liberté de la presse par pays), la Tunisie occupe désormais la 94e place alors qu’en 2021 elle était classée 73e.
La conférence régionale organisée entre autres par le SNJT, la FIJ, l’UNESCO, Article 19 et l’Ambassade d’Autriche, vise à évaluer le plan d’action de Nations Unies sur la sécurité des journalistes et la question de l’impunité. Selon les organisateurs, le dixième anniversaire est une étape importante pour réaffirmer, recommander et repositionner les efforts visant à faire progresser le plan des Nations Unies.
Cette année, la Journée internationale pour mettre fin à l’impunité des crimes contre les journalistes coïncide avec le 10e anniversaire du Plan d’action des Nations Unies sur la sécurité des journalistes et la question de l’impunité.
Le Plan d’action des Nations Unies sur la sécurité des journalistes et la question de l’impunité est “le premier effort concerté au sein des Nations Unies pour lutter contre les attaques et l’impunité des crimes contre les journalistes, avec une approche multipartite et intégrée. Il réunit des organes des Nations Unies, des autorités nationales, des médias et des organisations de la société civile”.
Selon l’Organisation des Nations Unies, le Plan a, également, contribué à la constitution de coalitions internationales de gouvernements et de la société civile et a servi à susciter des changements sur le terrain, comme la création de mécanismes nationaux de sécurité dans au moins 50 pays.
“Malgré ces avancées, des défis subsistent. Le taux élevé d’impunité pour les crimes contre les journalistes persiste et de nouvelles formes de menaces se développent de manière inédite”, ajoute la même source.
La proclamation de la Journée de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes a été décidée en décembre 2013, lors de sa 68e session, l’Assemblée générale des Nations Unies à la suite de l’adoption d’une résolution intitulée “La sécurité des journalistes et la question de l’impunité”. Cette résolution a exhorté les Etats Membres à prendre des mesures précises pour combattre la culture d’impunité.
La date de cette journée internationale a été choisie en mémoire de deux journalistes français, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, assassinés le 2 novembre 2013 au Mali.