Le secrétaire général du “Mouvement Tunisie en avant”, Abid Brikii, a affirmé qu'”il sera difficile pour le futur gouvernement, qui sera formé par le chef de gouvernement désigné, Elyes Fakhakh, de durer même s’il obtient le vote de confiance de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), face à la détérioration de la situation et des rivalités dans le pays”.
Il a affirmé que son parti “n’est pas concerné par le prochain gouvernement et n’a pas été invité à participer aux consultations sur sa formation”.
Briki s’exprimait samedi soir devant la presse à l’occasion du symposium intellectuel sur “le rôle des forces progressistes face aux défis économiques, sociaux, politiques et sécuritaires actuels” organisé par le Département de Sfax du Mouvement en coordination avec le Secrétariat général du mouvement les 8 et 9 février, en commémoration du septième anniversaire de l’assassinat de Chokri Belaid.
Il estimé que “la situation économique, sociale, politique et sécuritaire détériorée en Tunisie est bipolarisée par deux forces réactionnaires, l’Islam politique, qui veut nous ramener en arrière et le Parti destourien libre, nostalgique du régime Ben Ali”.
Briki a appelé à la nécessité de “trouver des mécanismes pour rassembler la famille progressiste éparpillée et unifier ses rangs, afin de se positionner, de prendre des décisions et d’offrir des solutions et des alternatives pour sauver le pays et faire face aux défis économiques, sociaux, politiques et sécuritaires”.
“La confiance ne sera pas rétablie entre le pouvoir et les électeurs et la la stabilité sociale, politique et sécuritaire du pays n’est possible sans révéler la vérité sur le dossier de l’assassinat de Chokri Belaid et l’appareil clandestin du mouvement Ennahdha”, a ajouté le SG du Mouvement Tunisie en avant.
Candidat à l’élection présidentielle 2019, Abid Briki n’a recueilli au premier tour que 0,17% des voix, rappelle-t-on.
Pour sa part, Jamaleddine Aouididi, spécialiste de l’économie et du développement, a expliqué dans une intervention à cette occasion que “l’effondrement du dinar tunisien contre l’euro et le dollar, et le taux d’endettement élevé, sont principalement dus à l’absence d’une stratégie nationale de développement claire, à la détérioration de la production et de la valeur ajoutée, à l’abandon de la production rentable, la dépendance de l’Etat depuis les années 70 à nos jours à une approche rentière du développement, à la sous-traitance au profit des entreprises étrangères et à la dépendance au marché mondial”.
Aouididi a indiqué que les derniers chiffres pour l’année 2019 indiquent que la situation économique et financière de la Tunisie “s’est très détériorée, la Tunisie pâtissant d’un déficit commercial de 31 milliards de dinars, contre un budget de 41 milliards de dinars, et une dette de 86 milliards de dinars”.
Il s’est prononcé pour un rééchelonnement des dettes publiques et la restauration du dinar tunisien afin de réduire la dette, revoir les accords internationaux, encourager les investissements et la production nationale, rationaliser l’offre et l’investissement dans les entreprises publiques afin de relancer l’économie nationale et rétablir la souveraineté nationale.
Il a également appelé les forces progressistes à “assumer leur rôle afin d’accaparer des positions dans la prise de décision et de proposer des solutions et des alternatives pour sauver le pays contre les risques qui pèsent sur lui”.
A l’ordre du jour de la deuxième journée de ce colloque intellectuel plusieurs interventions sur “la réalité agricole nationale”, “le rôle de la gauche tunisienne face aux défis présentés” et “la réalité de la justice sociale en Tunisie après la révolution”.