Cinémathèque tunisienne : rentrée artistique septembre/décembre 2019

Sous le signe des hommages aux cinéastes tunisiens que la scène tunisienne a perdu récément et du cinéma du monde, la cinémathèque tunisienne donne la coup d’envoi de sa rentrée artistique mardi 17 septembre 2019.

Dans un communiqué destiné aux médias, la cinémathèque dévoile son programme du dernier trimestre de l’année 2019 (spetembre-décembre). La rentrée cinémathographique de la cinémathèque sera avec un hommage au feu Youssef Ben Youssef (1944 – 2019). Sous le titre “L’homme qui parlait avec ses yeux” une exposition et une rétrospective retracant le parcours du plus emblématique des directeurs de la photographie tunisiens sera à l’honneur jusqu’au 10 novembre 2019.

Parallélement à cette exposition et à l’occasion du 50ème anniversaire du festival de Woodstock, deux films seront projetés à savoir “Hôtel Woodstock” d’Ang Lee ou encore le documentaire “Woodstock ” de Michael Wadleigh afin d’inviter les cinéphiles tunisiens à réfléchir au rôle de la musique alternative.

Du 24 au 29 septembre, la cinémathèque abordera le thème de l’absurdité au cinéman un thème largement exploré dans les arts et la littérature existentialistes du XXème siècle. Des auteurs tels que Camus, Beckett, Dostoïevsky et Kafka, l’ont exploré dans leurs recherches philosophiques, abordant des sujets tels que l’identité, les codes sociaux, la foi, la folie et bien d’autres. Dans le cinéma, plusieurs films ont été influencés par cette vision du monde où l’humour noir le dispute au désespoir et à la révolte. Cette rétrospective regroupe quelques grands films tels que “Zelig” de Woody Allen, “Chansons du Deuxième Etage” de Roy Andersson, “Dr. Folamour” de Stanley Kubrick, “El Topo” d’Alejandro Jodorowsky, “The Lobster” de Yorgos Lanthimos ou encore “Brazil ” de Terry Gilliam.

Pour commémorer le quarantième jour du décès de Néjib Ayed, figure de proue du cinéma tunisien, une liste des films qu’il aimait particulièrement à été établie en consultant sa famille, ses amis et ses collègues. Présentés et débattus au cours d’une journée de recueillement, ils entretiennent la flamme de la cinéphilie comme un héritage.

Du 1er au 6 octobre, un cycle autour de la thèmatique de la veillesse en plus de la deuxième session de la semaine du cinéma italien contemporain “Fare Cinema” sont au programme. La seconde semaine d’octobre (8-13 octobre) sera dédié au film argentin et la problématique de la peine de mort.

Du 15 au 20 octobre, c’est au tour du cinéma espagnol d’être à l’honneur. Le rock dans le cinéma britanique ainsi qu’une rencontre avec le cinéaste franco-allemand Ramuald Karmakar sont au menu de la semaine du 22 au 25 octobre 2019.

La fin du mois d’octobre (26 octobre-3novembre) sera destiné à mettre en lumière les films issus de patrimoine arabes et africains qui ont fait l’objet d’une récente numérisation et d’une restauration dont Caméra d’Afrique de Férid Boughédir.

5 – 10 NOVEMBRE
LES FRERES CINEASTES, DES FRERES LUMIERES AUX FRERES NASSER
Des films conçus à quatre mains, à quatre yeux qui regardent dans une seule direction, avec la même caméra. Ces films ne sont certes pas monnaie courante notamment lorsqu’ils sont l’œuvre de fratries de cinéastes talentueux et souvent primés dans les plus grands festivals du monde. C’est en hommage au travail des frères cinéastes que la Cinémathèque Tunisienne organise ce cycle au cours duquel sont proposés les plus beaux longs métrages des frères Coen, des frères Taviani, des frères Dardenne, des frères Hugues, des Frères Nasser pour ne citer que ceux-là. La venue du Vénézuela de l’un des frères Rodriguez, est même l’occasion de parler de la gémellité.

LE PERE ET LE FILS FACE A FACE
Après les mères-courage, la Cinémathèque continue à puiser dans les histoires de famille, avec ce cycle portant sur la filiation et la paternité qui regroupera des classiques allant du Kid de Charlie Chaplin, à Paris – Texas de Wim Wenders, en passant par La Vie est Belle de Roberto Benigni.

12 – 17 NOVEMBRE
LES DELATEURS, ENTRE LA HONTE ET LA CULPABILITE

Par sa complexité, la figure trouble du délateur a tout pour fasciner les scénaristes et les réalisateurs. De Juda, aux collaborateurs de la deuxième guerre mondiale, jusqu’aux indicateurs sous les différentes dictatures, les délateurs sont légions. La Cinémathèque effectue un parcours de l’Histoire à travers des personnages contradictoires marqués par la honte. Le Mouchard de John Ford, Lacombe Lucien de Louis Malle, La Vie des Autres de Florian Henckel Von Donnersmark constituent un échantillon de cette galerie de portraits.

ANNIVERSAIRE DE LA CHUTE DU MUR DE BERLIN
Trente ans après la chute du mur de Berlin, les mémoires sont toujours en quête de repères. A l’occasion de cet anniversaire, le cinéma s’impose comme le témoin d’un événement politique majeur. La Cinémathèque Tunisienne effectue une plongée dans l’Histoire, en présentant des films comme Les Ailes du Désir ou encore Good Bye Lénine avec un focus sur la Révolution de Velours qui précipita, en 1989, la chute du parti communiste tchécoslovaque.

19 – 24 NOVEMBRE
LES FILMS DE BOXE
Rythme soutenu, suspens, violence, héroïsme, sueur et sang, visage tuméfié de la virilité : voici quelques ingrédients des films de boxe. Ces films-là savent célébrer la naissance de champions. Signés par les plus grands réalisateurs, les films de boxe valorisent la pugnacité et la pureté du pugiliste confronté à la médiocrité du monde comme Rocco et ses Frères de Luchino Visconti, Raging Bull de Martin Scorsese, Million Dollar Baby de Clint Eastwood.

LES TRIANGLES AMOUREUX AU CINEMA
Qu’est ce qui arrive lorsque les amours se multiplient et que les duos amoureux deviennent triangulaires? Pendant le cycle sur les triangles amoureux célèbres, les écrans de la Cinémathèque se laissent dévorer par des passions tumultueuses voire destructrices.

Entre Les Amants Diaboliques de Visconti, Jules et Jim de Truffaut et Les Amours Imaginaires de Xavier Dolan, le choix est aussi difficile qu’un dilemme amoureux.

26 NOVEMBRE – 1ER DECEMBRE
JOURNEE MONDIALE DES ENFANTS DES RUES
A l’occasion de la journée mondiale des enfants des rues, la Cinémathèque va à la rencontre d’enfants sans abri pour relater leur quotidien misérable. Entre Capharaüm de Nadine Labaki, Gosses de Rio de Thierry Michel et Ces Filles Là de Tahani Rached, il est nécessaire de regarder la réalité en face, comme le faisait déjà Luis Bu?uel, dans Los Olvidados.

JOURNEE MONDIALE DE SOUTIEN AU PEUPLE PALESTINIEN
Qu’ils soient à l’intérieur du territoire palestinien, réduit comme une peau de chagrin ou dans les camps de réfugiés du Moyen-Orient ou encore exilés de par le monde, les palestiniens souffrent. L’injustice qui les frappe inspire leurs films, dont la Cinémathèque Tunisienne programme, pour la deuxième année consécutive, les plus significatifs en signe de solidarité mais aussi pour rendre hommage à des œuvres marquantes comme celles d’Elia Souleyman, Michel KhleIfi, Anne-Marie Jacir, Mohamed Bakri et bien d’autres.

3 – 8 DECEMBRE
JACQUES BREL ET LE CINEMA
Jacques Brel, cette icône de la chanson a aussi marqué le cinéma des années soixante et soixante dix en tant qu’acteur, scénariste et réalisateur, mais aussi en tant que compositeur de musiques originales de films. L’hommage que lui consacre la Cinémathèque Tunisienne veut faire connaître les facettes d’un artiste complet.

L’OURS CREVE L’ECRAN
Par sa force et son pouvoir de résistance aux aléas de la nature, l’ours, roi des forêts, fascine les enfants et les adultes tout en inspirant les réalisateurs : Grizzly Man de Werner Herzog, L’Enfant qui Voulait être un Ours de Jannik Hastrup, Frère des Ours de Bob Walker et Aaron Blaise et bien sûr, l’Ours de Jean-Jacques Annaud sont attendus.

10 – 15 DECEMBRE
ASPECTS DU CINEMA EXPERIMENTAL
Synonyme de prospective et de renouvellement, le cinéma expérimental est assimilé à des recherches formelles et conceptuelles. Depuis les avant-gardes des années vingt du siècle dernier, le cinéma expérimental trace un sillon d’exigence fertilisant la perception des spectateurs et renouvelant leur capacité à appréhender l’abstraction de l’image. Au menu de ce festin visuel, des films comme Meshes of the Afternoon de Maya Deren et Alexander Hammid, Blue de Derek Jarman, Orphée de Jean Cocteau, La Jetée de Chris Marker, Daisies de Vera Chytilov? ou encore As I Was Moving Ahead Occasionally I Saw Brief Glimpses of Beauty de Jonas Mekas.

L’ANTIQUITE CARTHAGINOISE AU CINEMA
L’histoire de Carthage est une inépuisable source d’inspiration. Si Rome a voulu détruire Carthage, les cinéastes eux, ont su la ressusciter. La Cinémathèque reconstruit un mythe tout au long d’un cycle de péplums au cours duquel le ciné-concert du film de Pierre Marodon, Salammbô, occupe la place d’honneur.

17 – 22 DECEMBRE
JOURNEES DE LA MARIONNETTE
A l’occasion des journées des arts de la marionnette de Carthage, une sélection de films qui font de la marionnette un personnage à part entière.

PEPITESDU CINEMA JAPONAIS
Le Japon, cette grande référence en matière de 7éme art, suscite toujours autant l’intérêt des cinéphiles. Les dates marquantes de cette prestigieuse industrie ponctueront une histoire du cinéma au pays du soleil levant en rendant hommage à des maîtres comme Kurosawa, Ozu, Oshima, mais aussi en faisant découvrir les films de cinéastes contemporains comme Naomi Kawase, Hirokazu Koreeda, Sion Sono, Kinji Fukasaku ou Katsuhito Ishi.

24 – 29 DECEMBRE
FILMS D’ANIMATION JAPONAIS
Des merveilles du cinéma d’animation nous viennent du Japon tandis que les noms des plus célèbres réalisateurs japonais commencent à s’inscrire dans l’imaginaire collectif :
Hoayo Miyazaki, Kasuhiro Otomo ou Satoshi Kon. Les enfants tout comme les adultes ont rendez-vous pendant les vacances d’hiver avec des chefs-d’œuvre du genre.

L’UNIVERS DE JULES VERNE AU CINEMA
A l’occasion d’un cycle consacré à l’auteur de L’Ile Mystérieuse et Voyage au Centre de la Terre, la Cinémathèque propose une escapade dans les profondeurs de l’imaginaire de Jules Verne à travers des adaptations à l’écran de son univers fantastique depuis que Georges Méliès réalisa Vingt Mille Lieues Sous les Mers en 1907.