Abdelhamid Jelassi : Les principales composantes politiques ne sont pas convaincues du contenu de la constitution”

Le responsable du mouvement Ennahdha, Abdelhamid Jelassi, a déclaré jeudi que les principales composantes de la scène politique n’étaient pas convaincus du contenu de la constitution actuelle et de la nécessité du partage du pouvoir exécutif.

Jelassi fait allusion à la divergence des points de vue entre la présidence de la république et la présidence du gouvernement.

Il a ajouté lors d’un séminaire organisé par le Réseau Alternatif des Jeunes “Raj” que la plupart des composantes de la classe politique n’étaient pas convaincues de la pertinence des instances constitutionnelles, soulignant qu’en retour, qu’il est nécessaire “de ne pas revenir au pouvoir concentré entre les mains d’une seule personne”.

Jelassi a estimé également qu’une partie importante de la classe politique “ne croit pas au pouvoir local”, relevant l’existence de problématiques entre les municipalités et l’autorité centrale en matière de financement et de soutien”.

“Le pouvoir local a crée un conflit tripartite entre le gouverneur, l’administration et le conseil municipal”, a-t-il ajouté, soulignant à cet égard que la crise était due au fait que ceux qui appliquent la Constitution d’aujourd’hui ne sont pas ceux qui l’avaient rédigée en 2014.

A cet égard, il a souligné que le consensus entre l’ancien et le nouveau système a produit “une confusion dans la compréhension de la constitution et des modes de sa mise en œuvre”, précisant que les lacunes ne devraient pas escamoter les progrès du processus de la transition démocratique en Tunisie.

La table ronde, à laquelle ont pris part l’ancien membre de l’Instance Supérieur Indépendante des Eléctions, Najla Brahem, le représentant de Bawsala, Mehdi Al Euch, le membre de l’Instance nationale d’accès à l’information, Hajar Trabelsi, et le responsable du mouvement Ennahdha, Abdelhamid Jelasi, a traité du rôle des organes constitutionnels dans le processus de transition démocratique et la consécration de l’Etat des institutions.

De son côté, Najla Barham a souligné que les instances doivent jouir d’une indépendance morale par rapport au pouvoir exécutif afin de pouvoir remplir leurs missions, notant que la base législative du corps électoral définissait les cadres d’intervention du pouvoir exécutif.

Brahem a expliqué que la question de l’étendue de l’indépendance des instances est toujours en suspens, en particulier au niveau des parties appelées à demander des comptes aux organes constitutionnels.

Hajar Trabelsi, membre de l’Instance nationale d’accès à l’information, a estimé que le conseil d’administration de l’instance prend toutes ses décisions de manière indépendante, se montrant toutefois dubitative quant à la capacité du prochain conseil à préserver sa neutralité à l’égard de toutes les parties.

Dans le même contexte, elle a souligné l’importance de la place des individus dans l’indépendance de tous les organes constitutionnels, appelant l’Assemblée des Représentants du Peuple à adopter un mécanisme objectif dans la sélection des personnes représentant ces organes.

Trabelsi a souligné que la Tunisie avait réussi à créer des institutions de régulation (instances constitutionnelles) “afin de ne pas retomber dans la tyrannie, ce qui est positif”.