Tunisie : Appel à former les médecins à la prise en charge de la douleur

Le directeur du laboratoire pharmaceutique Sanofi, Chokri Jeribi a appelé, vendredi, à la nécessité de former les médecins à la prise en charge de la douleur et de la systématiser au niveau des institutions publiques et privées.

S’exprimant lors d’un point de presse tenu, à Tunis, à l’occasion de la journée mondiale contre la douleur célébrée chaque troisième lundi du mois d’octobre, Jeribi a fait savoir que le nombre de médecins dans cette spécialités demeure insuffisant, regrettant l’existence d’un seul centre de traitement de la douleur en Tunisie, situé à la Rabta.

S’appuyant sur le rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé de 2015, il a indiqué qu’une boite de médicaments sur cinq vendue en Tunisie traite la douleur et que 9 personnes sur dix souffrent de douleurs.

Il a, par ailleurs, mis l’accent sur l’importance de mettre en avant le patient au cœur de son combat contre la douleur, notamment à travers la mise en place de campagnes de sensibilisation et d’information (radio, réseaux sociaux…).

Et d’ajouter que Sanofi a lancé, en 2009, un club “Pain Club” “club Douleur” qui a permis de former plus de 5000 médecins, pharmaciens, dentistes et préparateurs en pharmacie aux techniques de lutte contre la douleur.

De son côté, Dr. Ahmed Laâtar, chef de service de rhumatologie à l’hôpital Mongi Slim de La Marsa a déploré la prise en charge partielle de l’arthrose par la Caisse Nationale d’Assurance Maladie, précisant que cette maladie génère des douleurs aigues.

Il a, par ailleurs, tenu à préciser que tous les médicaments traitant la douleur dont la morphine sont disponibles en quantités suffisantes.

Le chef de service de neurologie à l’hôpital Lariboisière à Paris, Alain Serrie a mis en garde contre la morphine qui, selon lui, a causé 15 mille décès d’overdose. Il a, néanmoins, souligné que ce médicament demeure une nécessité pour les patients souffrant de cancer.

L’Association Internationale d’Etude de la douleur définit la douleur comme une “expérience sensorielle et émotionnelle désagréable liée à une lésion tissulaire existante ou potentielle ou décrite en de tels termes.”

Il est possible de distinguer trois grands types de douleur selon leur profil évolutif : douleur aiguë, douleur procédurale et douleur chronique.
La douleur aiguë est liée à une atteinte tissulaire brutale (traumatisme, lésion inflammatoire, distension d’un viscère…).

La douleur procédurale est une douleur induite par les soins (ponction, pansement, prise de sang, mobilisation du patient…)

Pour ce qui est de la douleur chronique, elle est définie comme un syndrome multidimensionnel exprimé par la personne qui en est atteinte. Elle dure et évolue depuis 3 à 6 mois malgré un traitement antalgique alors que la cause est parfois disparue.