Après de longues années d’attente, les artistes, hommes de culture et visiteurs de tous bords auront enfin l’occasion de découvrir les multiples lieux et espaces de la Cité de la culture, qui sera ouverte officiellement le 21 mars 2018. Et si un simple regard jeté sur le chantier de la Cité de la Culture, suffisait auparavant pour convaincre les curieux de la tâche herculéenne consacrée à la réalisation de ce nouveau temple des arts et de la culture en Tunisie, il n’empêche, que la véritable ” révolution culturelle ” se prépare en donnant finalement forme aux idées innovantes en matière de culture. Car la Cité, n’est en fin de compte que l’écrin où l’on devrait conserver les anciens et nouveaux joyaux culturels et artistiques de la Tunisie.
A une centaine de mètres des musées de la monnaie et de l’éducation, la Cité de la culture, qui se pare aujourd’hui de toute sa beauté après de grands chantiers menés depuis 2009, ne manquera pas de marquer, dans son espace urbain, le visage moderne de la ville de Tunis et d’ouvrir de plus larges perspectives aux industries culturelles. Il s’agit surtout de développer la dimension internationale de l’activité culturelle: pour une culture d’ouverture sur le monde.
Reflet de la lumière de la Méditerranée et élancée sur une hauteur de 65 mètres, la tour monumentale de la Cité, dotée d’une architecture islamique authentique mélangée dans une subtile harmonie avec une touche occidentale moderne, émerge haute en couleurs, sur l’esplanade Mohamed V et aux abords de l’avenue du Maghreb arabe. Sur une superficie de 9 hectares, ce multi-complexe, unique en son genre, pour la Tunisie culturelle du 21ème siècle, ouvrira enfin ses portes et ses grands espaces donnant à voir une architecture bien singulière alliant entre le passé et le présent, oeuvre de l’architecte Riadh Bahri et dont la tache a été réalisée sous sa supervision par environ 1000 ouvriers.
Moyennant un coût global estimé à 125 millions de dinars, cet ouvrage de taille porte à jour une kyrielle d’espaces de spectacles vivants et ultra-modernes dotés d’un opéra (sur une superficie de 2225 mètres carrés avec une capacité d’accueil de 1800 personnes), d’un théâtre modulable, d’un théâtre pour les régions (1800 personnes), de six studios de répétition et de production et d’une médiathèque de l’information. Outre des galeries marchandes au nombre de 44, la cité comportera également une cinémathèque, sur une superficie de 3767 mètres carrés et composée de deux salles: l’une d’une capacité de 350 chaises et la deuxième de 150 chaises.
Parmi les autres composantes de la Cité figurent la maison des artistes, ainsi qu’une galerie nationale d’arts et d’exposition constituée de trois salles d’exposition et des réserves pour les acquisitions et les collections nationales. La cité sera dotée également d’un pôle de littérature et du livre sur une superficie de 2336 mètres carrés et regroupant l’Institut de traduction de Tunisie, la maison du roman et la maison de la poésie.
Quant au musée des civilisations, il est prévu pour la deuxième tranche sur une superficie couverte de 22 mille mètres carrés. L’ensemble muséographique promet à ses futurs visiteurs un voyage à travers la scénographie muséologique basée sur des moyens audiovisuels et informatiques ultramodernes.
Attendu avec impatience, ce fleuron promet d’être une destination attrayante d’un monde cosmopolite : mélomanes, jeunes talents, créateurs, artistes et futurs artistes, amateurs et professionnels. C’est un nouveau lieu de vie qui, aussi bien dans sa forme que dans son contenu, permettra à toute la ville de Tunis de se distinguer dans l’environnement urbain qui l’entoure.
Elevant la capitale au rang de celles dignes des sociétés modernes, tout a été mis en branle, pour réussir à créer un style de vie culturel, une diversité, une urbanité moderne, un centre de savoir et un aimant pour une culture ouverte sur le monde, dans la ville. Voila ce qu’offre la cité de la culture, une opportunité idéale pour changer la donne en repensant la création artistique ainsi que ses modalités structurelles, à la lumière d’un nouveau contexte de profusions social, économique, esthétique et technologique. La cité de la culture est avant tout un projet culturel qui se veut, dans sa conception, une destination attrayante pour ses futurs visiteurs de tous bords et de tous horizons, qui auront la possibilité, en temps de pose, de s’offrir des repas et des boissons.
Dans sa conception culturelle et artistique, la cité ambitionne de déboucher sur de grandes mutations des pratiques culturelles. En effet, les réflexions, au stade de l’expérimentation, sont aujourd’hui des idées qui ont commencé à prendre forme, à travers la création de certaines structures visant à relancer l’esprit de création, à faire éclore les talents et à former les jeunes tunisiens aux arts contemporains. Ainsi, le ” Choeur de l’opéra ” de Tunis a fait son nid, autour d’environ 40 choristes et solistes formés par des professionnels japonais, italiens, bulgares, russes et polonais, conformément aux normes internationales.
Dans ce vaste programme de refonte, qui consiste donc à ” créer ce qui n’existe pas et à réformer ce qui existe “, l’accent est mis sur la question de la réhabilitation de l’orchestre symphonique de Tunis pour son intégration dans la cité de la culture et la création du ” Jazz orchestre ” au sein de la cité avec un chœur orchestral arabe.
Ce sont là les principaux objectifs pour réussir à exploiter parfaitement, en termes de culture, ces futurs lieux, avec le credo ” être bien prêts avant d’habiter “. Car l’heure est au défi. ” Nous devons être à la hauteur pour pouvoir attirer les regards vers le théâtre de l’opéra, le théâtre des régions et le théâtre des jeunes créateurs ” a affirmé le ministre des affaires culturelles à maintes reprises.
C’est la culture escomptée pour la cité de la culture. C’est l’objectif, le motif et le moteur pour que ce ” futur joyau culturel national, régional et international rayonnant, où tous, amis de la culture, puissent s’exprimer dans un lieu artistique par excellence, qui soit le reflet de la richesse de l’art et des artistes tunisiens et de la vocation de la Tunisie d’être singulière et plurielle à la fois.