Une rencontre de concertation a eu lieu jeudi entre des membres du gouvernement et des représentants de la société civile pour discuter de la situation actuelle du pays et avancer des propositions visant à surmonter les tensions sociales et économiques.
Ont pris part à cette rencontre, les ministres de la Relation avec les instances constitutionnelles, de la société civile et des droits de l’Homme, de l’Agriculture et des Affaires sociales ainsi que les représentants d’organisations de défense des droits humains, de la citoyenneté et de la jeunesse.
Intervenant à cette occasion, le ministre de la Relation avec les instances constitutionnelles, Mehdi Ben Gharbia a affirmé qu'”il faudrait admettre qu’une grande partie de Tunisiens vivent en marge (de la société), n’ont aucun sentiment d’appartenance pour le pays et refusent tout”. Ils n’ont pas à proprement dire des problèmes avec le gouvernement ou avec la loi de finances 2018, mais leurs problèmes remontent à des décennies de marginalisation et d’indifférence”.
Lancer un dialogue avec la société civile, a-t-il ajouté, est un moyen d’examiner la question non pas dans sa dimension politique mais sociétale.
Pour le colonel-major Mokhtar Ben Naser (Centre tunisien des études de la sécurité globale), la Tunisie vit une “crise politique” ayant conduit à une “crise de développement” qui a empêché l’élaboration d’une stratégie de développement efficace et efficiente. Ceci outre, une crise d’identité et de citoyenneté, note-t-il.
C’est dans cet esprit qu’il va falloir adopter un discours réaliste en rapport avec la donne socio-économique, souligne-t-il, estimant que la loi de finances aura des incidences positives à long terme.
Pour sa part, Béchir Laabidi (Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme) a souligné l’importance de tenir un congrès national pour dialoguer autour des questions économiques et sociales. L’accent devra être mis sur le modèle de développement à adopter. Il s’agit également d’être à l’écoute des citoyens et des mouvements sociaux, a-t-il soutenu.
Dhouha Jourchi (association de jeunes) a déploré, quant à elle, l’absence d’encadrement et d’un discours orienté vers les jeunes et en particulier les adolescents.
Hatem Mliki (Ligue tunisienne pour la citoyenneté) a évoqué, pour sa part, un “cafouillage” dans la communication avec le gouvernement. Le gouvernement, a-t-il dit, se doit de protéger les manifestants et les biens des citoyens qui paient leurs impôts et s’acquitter comme il se doit de sa mission.