Depuis ses débuts en 2006, “Mûsîqât”, festival annuel de la diversité sonore qu’accueille le palais Ennejma Ezzahra à Sidi Bou Saïd, est orienté vers les artistes novateurs et ancrés dans leurs spécificités culturelles. Il demeure un rendez-vous ouvert sur les esthétiques sonores lointaines créant un excellent dialogue musical entre les musiques, peuples et civilisations.
Pour ce 12ème épisode, organisé du 6 au 21 octobre, Anis Meddeb, directeur du Centre des musiques arabes et méditerranéennes (Cmam), au palais Ennejma Ezzahra, a donné un bilan largement “positif et satisfaisant”, juste avant le spectacle de clôture présenté samedi soir.
Au terme de 7 spectacles, Meddeb a parlé d’un festival au “public fidèle et une affluence record” et ce, malgré la tenue, parallèlement, d’autres évènements musicaux sur la zone de la banlieue de Tunis.
Le directeur du CMAM explique que la programmation de cette année a été ponctuée par ” un retour vers le bassin méditerranéen”. Et la Tunisie y a été représentée par deux spectacles au lieu d’un seul. Le premier avec le projet “Tourments” des frères Béchir et Mohamed El-Gharbi. Respectivement au Luth et au violon, ce duo a donné une prestation où se marient parfaitement les sonorités musicales tunisiennes, orientales et occidentales.
Dans la soirée finale, signée par le groupe “Yinna” de Zouheir Gouja, il y a eu interprétation de divers genres musicaux avec des reprises de tubes puisés dans le riche patrimoine maghrébin et proche-oriental où se côtoient le “Rboukh”, le “Stambeli” et le “Jirbi” tunisiens avec le “Chaabi” algérois ou encore le “Baladi” égyptien.
Le line-up qui perpétue les fondements de Mûsîqât avait débuté avec le virtuose du luth oriental, l’Irakien Naseer Shamma de retour à Mûsîqât après des années d’absence.
Pour le groupe “Mayara Band” du Marocain Farid Ghannam, dans le genre gnawa fusion, les organisateurs prévoyaient une présence importante des jeunes, mais ce finaliste de la version 2012 du programme télévisée “The Voice”, a lui aussi “réussi à drainer le public habituel de Mûsîqât qui l’a découvert à Ennejma Ezzahra”.
Le succès était également au rendez-vous pour des artistes d’Espagne, d’Autriche et du Portugal, trois formations venues du nord de la Méditerranée avec leur sonorités à influences Fado et flamenco. Le trio Cobario a, lui aussi, était un succès auprès du public qui lui réclamait de jouer encore et encore les sonorités très appréciées de leur musique à influence flamenco, tsigane, celtique, slave, asiatique et contemporaine.
Le spectacle de vendredi dédié aux airs fado, de Cuca Roseta (Portugal), s’est joué “à guichet fermé”.”Une affluence record, malgré le mauvais temps” s’est réjoui le directeur du festival, rappelant que l’artiste a donné cette année 110 spectacles à travers le monde.
“Mûsîqât” 2017 est organisé par le Centre des Musiques Arabes et Méditerranéennes en partenariat avec Scoop Organisation, avec l’appui de Tunisie Telecom et les ambassades d’Autriche, l’ambassade du Portugal et l’Institut Cervantes (Espagne)..
A ce titre le responsable a fait remarquer que la contribution financière du partenaire tunisien (Telecom) “ne couvre même pas le cachet d’un seul artiste”.