Ouverture Mûsîqât 2017 : “Un Monde sans Peur” de Naseer Shamma, une invitation à la paix et au rêve

C’est avec son spectacle intitulé “Un monde sans peur” que le luthiste auteur compositeur et interprète irakien Naseer Shamma a ouvert la 12ème édition de Mûsîqât (rencontres des musiques traditionnelles et néo-traditionnelles), vendredi soir, au Palais Ennejma Ezzahra (centre des musiques arabes et méditerranéennes, Cmam ), à Sidi Bou Said et qui se poursuit jusqu’au 21 octobre.

Fruit d’une recherche dans les maqâms de la musique traditionnelle arabe et de sa sensibilité d’artiste engagé, le récital de Naseer Shamma invite le public à voyager dans les registres de la musique orientale et à débarquer en Irak pour découvrir son histoire, sa réalité contemporaine et ses maux et blessures.

Par sa technicité et sa virtuosité reconnus mondialement, Shamma transforme le luth en un langage d’amour et de paix tout en chantant un Irak blessé et une démocratie espérée.

Dans son récital “Un Monde sans Peur”, Naseer Shamma dévoile sa recherche musicale qui accorde une grande attention à la qualité interprétative et à la recherche particulière des sons et des nuances faisant, ainsi, preuve d’une grande capacité à agencer ses idées musicales et exceptionnelles afin de traduire une histoire d’amour orientale mélangeant maux et rêves, tradition et imagination créative.

Emprisonné par le régime irakien de Saddam Houssein en 1989 pour ses critiques de la dictature, Shamma a enseigné le luth irakien à l’Institut Supérieur de Musique de Tunis entre 1993 et 1998. Fondateur en 1998, de la maison du luth arabe (Beit el Oud) au Caire puis en Alexandrie, Constantine, Abou Dhabi et dans quelques villes européennes, l’artiste irakien œuvre pour la consécration de la culture du oud comme instrument solo

Nommé l’artiste de l’UNESCO pour la Paix, Naseer Shamma s’emploie à travers son luth à la mise en place d’un programme d’enseignement au profit des enfants dans les écoles situées dans les zones de conflit pour combattre l’extrémisme et la violence à travers l’apprentissage de la musique et du luth.

Evoquant la spécificité du festival “Mûsîqât”, le directeur général du Centre des Musiques Arabes et Méditerranéennes Anis Meddeb a déclaré à l’agence TAP que ce festival cherche à faire connaitre les diversités musicales à travers l’ouverture sur les différents genres musicaux dans le cadre d’un dialogue entre les civilisations.

Meddeb a révélé à ce sujet que le Centre accueillera prochainement des manifestations consacrées à la recherche musicale et aux problèmes touchant le secteur précisant qu’une rencontre internationale du 6 au 8 décembre prochain sera organisée au Palais Ennejma Ezzahra avec la participation de chercheurs en musicologie venus de Belgique, l’Italie, de la France, du Liban et de la Tunisie pour débattre des sujets autour des maquams dans la période actuelle.