Tunisie :  Après la daéchisation des tribunaux, celle des hôpitaux!

Il n’est de pire aveugle que celui qui ne veut rien voir et il n’est de pire sourd que celui qui ne vient rien entendre. Que ceux et celles qui, tels les autruches mettent leurs têtes dans le sable, se rappellent qu’avant l’avènement de l’extrémisme islamiste, des pays très civilisés comme l’Iran et l’Irak étaient au top de la modernité et du progrès et leurs administrations dépassaient en efficience nombre d’administrations de pays développés, sans parler de la dynamique culturelle et scientifique qui les animait.

Qu’en est-il aujourd’hui?

L’Iran a réussi tant bien que mal à se reconstruire; la grande civilisation irakienne est en ruine. Tout cela parce qu’on pensait que cela n’arrivait qu’aux autres et que l’on est préservés.

Il en est ainsi en Tunisie où le passage islamiste dans les administrations en a fait le fief de l’extrémisme, et aujourd’hui une femme qui se présente dans certaines administrations avec une robe arrivant à peine au dessus du genoux est automatiquement sanctionnée.

Rappelez-vous le fameux incident qui a eu lieu au tribunal de Carthage et où une employée a refusé de délivrer à une maman le certificat de nationalité de son fils parce qu’elle a estimé que sa robe était trop courte à son goût!

Aujourd’hui, cette mascarade a eu de nouveau lieu à l’hôpital d’ophtalmologie de Bab Saadoun. Jugez-en vous mêmes par le témoignage de Raafa Ayadi, une patiente traitée de tous les noms parce que ne correspondante pas aux normes d’usage.

Autre tradition instaurée ces dernières années : les files d’attente unisexes, une pour les femmes et une autre pour les hommes. Questionné à ce propos, le directeur de l’hôpital, du reste très réceptif et compréhensif, nous a répondu que c’est une pratique courante dans tous les hôpitaux : “Pour éviter toute forme de harcèlement à l’égard des femmes”. Ah bon! Et dans ce cas, devrions nous revenir au début du 20ème siècle avec des écoles pour jeunes filles et d’autres pour les garçons? Ou encore faut-il séparer les hommes des femmes dans les transports publics?

Partout dans le monde, même en Arabie Saoudite, on se résout à ne pas arrêter le progrès et à ne pas nager à contre-courant! Dans la Tunisie post islamiste, il paraît que nous n’arrivons plus à arrêter notre chute dans les abysses du conservatisme et de l’intégrisme.

L’exemple ci-après de ce qui est arrivé à Mme Raafa Ayadi en est la parfaite illustration car même la police s’en mêle.

“Je suis à l’hôpital ophtalmologique de Bab Saadoun. Je suis dans une file d’attente pour m’inscrire à la demande de mon médecin. Les hommes me dépassent, je réclame mon droit pour l’enregistrement, on me dit qu’il y a une file pour les hommes et une autre pour les femmes. J’exprime mon mécontentement en disant que nous ne sommes pas dans un bain maure. Du coup, je me fais traiter de tous les noms et la dame voilée au guichet refuse de m’inscrire pour la création de mon dossier.

Je remonte me plaindre à mon médecin, elle me donne un autre papier et je redescends faire la queue au même guichet. La même employée, je le rappelle des services publics, refuse de nouveau l’enregistrement et me traite de tous les noms. Un coup de gueule de ma part mais sans insultes et le surveillant arrive. Sans s’informer sur ce qui se passe, il pointe tous ses doigts à 5 cm de mon visage, deux policiers se mêlent, un me colle carrément et me regarde de bas en haut, soi disant il n’aime pas ma robe “هياتك و روبتك ما عجبتنيش”, sachant que c’est une Jebba qui m’arrive au genou, l’agent de police -femme cette fois-ci- me crie dessus “Quand on te parle tu regardes en bas” plein dans la gueule, et je me fais encore traiter de tous les noms (sans vulgarité).

La dame quitte son guichet, s’approche de moi nez à nez m’insulte et me dit d’aller porter plainte و بر اشكي Je croyais qu’elle allait m’agresser physiquement. Et voilà que la horde dans la salle s’en mêle.

Même avec l’intervention du médecin que je remercie, the civil servant, comme on la qualifie au Royaume-Uni, a campé sur sa position. Une tierce personne d’un autre service a fini par m’ouvrir un dossier, car ils se sont tous entendus à ne pas le faire au guichet d’enregistrement.

Voilà où en est notre administration, nos lois, nos droits, notre espace public.

Merci qui? Merci au laxisme de notre cher gouvernement, mais surtout à nous qui avons cédé trop tôt, trop vite.

Continuons à dormir et à jeter la responsabilité sur les autres, toujours les autres!!

Le monde a lâché les islamistes mais ces derniers continuent à nous gouverner, à changer notre société et notre mode de vie en toute sécurité et en toute impunité, à cause de notre lâcheté et de notre passivité.

Je maudis ces politiciens vendus qui nous trahissent tous les jours, qui sont complices par leur collaboration ou par leur silence. Notre pays va très très mal, et c’est loin d’être économique. Nous sommes devenus étrangers dans notre propre pays.

Depuis 6 ans, aucune réforme radicale digne d’être soulignée, à part la loi votée en faveur des femmes violentées, mais la réalité est toute autre sur le terrain…

Surtout monsieur le ministre de l’Education, continuez à soutenir un système éducatif misérable et défaillant, indigne de 2017.

Monsieur le ministre de la Culture, n’investissez pas dans la culture et cédez les maisons de jeunes et les maisons de culture aux extrémistes, pour qu’ils en fassent des lieux de prêche et de lavage des cerveaux d’une jeunesse déboussolée et désespérée, aigrie et révoltée par tant d’injustices sociales.

Madame la ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, continuez à ignorer ce qui se trame dans les garderies.

Monsieur le ministre des Affaires religieuses, ne vous mêlez surtout pas de l’endoctrinement de nos enfants par les ligues coraniques et les écoles coraniques.

Et vous monsieur le chef du gouvernement, continuez à garder ce ministère des Affaires religieuses pour un endoctrinement assuré, sans faille et un enseignement du radicalisme et de l’obscurantisme.

Continuez chère élite illuminée à polémiquer sur l’héritage et les awkafs et tous ces grains de sable soufflés dans vos yeux pour vous détourner des crimes envers cette société et de ses véritables problèmes, par le diable qui continue à régner et à dessiner l’avenir des générations futures.

Continuez chers députés à trahir votre bannière et vos électeurs, à défendre vos intérêts et à nous pondre des lois rétrogrades. Continuez surtout à allouer des budgets minables pour l’éducation, la recherche et la culture et à jouer le jeu des islamistes.

Si les islamistes dans le monde sont kaput sauf en Tunisie, ce n’est pas pour rien, tout comme les 23 ans de dictature de Ben Ali.

Un peuple appauvri, lâche, livré à lui-même et laissé pour compte réagit toujours quand le mal a été fait.

J’ai honte pour mon pays, j’ai honte pour ce qu’il est devenu! Et arrêtons ces éloges de l’exception tunisienne, des 3000 ans d’histoire et du prix Nobel de la paix. Nous sommes aujourd’hui bons pour être colonisés, si ce n’est déjà fait, et je pèse mes mots.

“Yarhmek yé Bourguiba, صبعين لحقوا الطين