“Politiques publiques du livre dans le monde arabe: regards croisés avec le Chili et la France” est le thème d’une journée professionnelle qui sera organisée le 30 mars dans la cadre de la 33ème édition de la Foire internationale du livre de Tunis.
Organisée par l’Alliance internationale des éditeurs indépendants avec le soutien de la Fondation de France, et en partenariat avec l’Union des éditeurs arabes, les Instituts français de Tunisie et du Liban, cette rencontre va réunir des représentants des associations d’éditeurs du monde arabe de cinq pays (Algérie, Egypte, Liban, Maroc et Tunisie), et des éditeurs chiliens et français, ainsi que des représentants des pouvoirs publics tunisiens, pour une journée d’échanges et de partage sur les politiques publiques du livre dans le monde arabe.
Dans un entretien accordé à l’agence TAP, l’éditeur tunisien Nouri Abid a fait savoir que cette journée intervient après un travail de récolte de données et d’analyses entrepris depuis janvier 2017 par les éditeurs du monde arabe et d’Amérique Latine afin de repérer les bonnes pratiques et les lacunes des politiques publiques du livre actuelles d’un pays à un autre, d’une région à une autre, et de dresser en conséquence des propositions prioritaires et concrètes pour chacun des pays et zones étudiés.
Ainsi, a-t-il ajouté, le projet des cartographies des politiques publiques dans le monde arabe et en Amérique latine seront réalisées avant la mise en place en 2018 d’indicateurs de la bibliodiversité – série d’indicateurs permettant de mesurer et évaluer le degré de bibliodiversité de l’action des pouvoirs publics-.
Lors de cette journée, les interventions des professionnels arabophones donneront l’occasion d’alimenter la récolte de données en cours, dans ces cinq pays arabes. Des éditeurs du Chili et de la France, présenteront par ailleurs les politiques publiques du livre à l’œuvre dans leur pays, pour un regard croisé – source d’inspiration pour les uns et pour les autres-.
L’objectif étant de recenser au cours de cette journée les ” bonnes pratiques “, les initiatives pouvant être réadaptées – en dialogue avec les représentants des pouvoirs publics présents, avec des éditeurs et des représentants d’associations professionnelles des sept pays.
En ce qui concerne les cartographies des politiques publiques du livre dans le monde arabe et en Amérique latine, l’objectif étant de contribuer à la mise en place et à la consolidation de politiques publiques du livre dans les pays en développement, de participer et accompagner les évolutions en termes de politiques publiques pour renforcer les dispositifs de soutien au livre dans les pays/régions, d’aider à la construction d’un outil de mesure de la bibliodiversité (indicateurs de la bibliodiversité) au sein de l’Observatoire de la biodiversité (chargé d’évaluer et de renforcer la bibliodiversité dans les différentes régions du monde) et de renforcer le rôle des éditeurs indépendants et des collectifs professionnels nationaux et régionaux auprès des pouvoirs publics et des organismes régionaux/internationaux.
Au sujet du programme de la journée, Nouri Abid a indiqué que le premier volet de cette journée professionnelle qui sera marquée par la présence de Laurence Hugues, directrice de l’Alliance internationale des éditeurs indépendants sera axé sur le thème “Etat des lieux des politiques publiques du livre dans 5 pays du monde arabe : fiscalité, fonds de soutien existants et réglementation … “. La deuxième partie de la Journée sera consacrée à “Regards croisés avec les politiques publiques du livre au Chili et en France” avec l’intervention de Paulo Slachevsky, président de l’association “Editores de Chile”, l’éditeur français Bernard Stéphan d’Edition de l’Atelier.
La journée devrait déboucher sur l’élaboration d’une série de propositions sur les ” bonnes pratiques “, les engagements des professionnels et
des pouvoirs publics pour le renforcement de politiques publiques en faveur de la bibliodiversité.
Pour rappel, l’alliance internationale des éditeurs indépendants, lancée en 2002 est un réseau de 400 maisons d’édition de 48 pays dans le monde oeuvrant en faveur de la bibliodiversité. Elle a, dans le cadre de ses prérogatives, créé L’Observatoire de la biodiversité, destiné aux professionnels et aux pouvoirs publics. Ayant pour missions d’évaluer et de renforcer la bibliodiversité dans les différentes régions du monde, l’observatoire est un espace indépendant, évolutif et collaboratif qui comprend, un pôle recherches et d’analyses, un pôle plaidoyer (stratégies de sensibilisation et d’influence) et un pôle outils de mesure ( indicateurs de la bibliodiversité) en cours de création.