Tunisie : La crise de l’eau sera plus aiguë en 2017

Selon Raoudha Gafrej, professeur universitaire à l’Institut Supérieur des sciences biologiques appliquées de Tunis, et Alaa Marzougui, coordinateur de l’Observatoire tunisien de l’eau, et membre de l’association “Nomad08” sise à Redeyef, “la crise de l’eau sera plus aiguë et plus ressentie en 2017”.

Les deux spécialistes affirment dans des entretiens avec l’agence TAP, que le spectre des perturbations et des coupures dans l’alimentation en eau potable enregistrées dans la plupart des régions tunisiennes durant l’été 2016, va refaire surface durant l’été 2017 et gagnera même en ampleur face à une insouciance généralisée quant à ses causes structurelles, nonobstant les “solutions de raccommodage proposées par les autorités pour montrer un semblant d’action”.

Raoudha Gafrej considère “qu’avec 419 m3 par habitant/an, la Tunisie est en situation de pénurie d’eau absolue, une situation chronique qui a été accentuée ces dernières années par les effets des changements climatiques, l’augmentation des besoins mais également par la dégradation et la vétusté des infrastructures de la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (SONEDE)…”.

Gafrej pense nécessaire d’instaurer un débat national franc et direct sur le problème de l’eau, en sollicitant les spécialistes en la matière et en tenant compte des études déjà faites dans ce domaine.

L’universitaire préconise, encore de revoir la stratégie agricole, en abandonnant les filières agricoles non rentables et en favorisant la reconversion des petites exploitations, citant les résultats d’une étude réalisée en 2007 sur “la stratégie nationale d’adaptation du secteur agricole et des écosystèmes aux changements climatiques”, montrant que nous nous dirigeons vers des sécheresses accentuées, que les agricultures économiquement non rentables doivent disparaître et que l’irrigation de surface doit être bannie au profit du goutte-à-goutte.