Tunisie : Des chercheurs et universitaires réunis autour des techniques de collecte de l’archive numérique

Les sources numériques sur la révolution ne sont pas préservées et de ce fait elles sont exposées à la dispersion, au piratage, à la falsification voire au désintérêt même de leurs auteurs” ont relevé à l’unanimité les membres du collectif composé de documentalistes, d’analystes et de chercheurs, et créé au mois de mai 2016 pour préserver la mémoire numérique des événements du 14 janvier 2011.

Lors de la journée scientifique organisée samedi à la Bibliothèque Nationale de Tunisie (BNT) sur le thème “L’archivage numérique des documents sur la révolution: restitution et perspectives”, les participants ont évoqué les difficultés de l’opération de collecte de l’archive numérique de la révolution, des difficultés qui concernent l’identification des auteurs, la dispersion des sources audio-visuelles à Tunis et à l’étranger et la diversité des supports.

Ils ont, dans ce sens, souligné l’importance de la sensibilisation à travers les médias pour préserver les multiples productions témoins d’époque du soulèvement populaire durant la période 17 décembre 2010-14 janvier 2011.

Dans ce sens, les participants ont évoqué le projet élaboré par des chercheurs, étudiants, universitaires et bénévoles d’institutions nationales et universitaires chargées de la documentation et de l’archivage mentionnant que la première partie de ce projet qui s’est achevée consiste en la collecte de sources numériques dans un cadre logistique méthodique basé sur les techniques d’inventaire et de description succincte.

Hechmi Ben Fradj, directeur du projet a relevé que l’objectif de cette opération d’archivage numérique est la création d’une base de données scientifique qui peut désormais aider les chercheurs dans leurs travaux à analyser les détails du soulèvement populaire et ses répercussions avant et après la révolution.

Il a indiqué que ce projet, une fois achevé, va être confié aux Archives Nationales Tunisiennes pour le conserver et le mettre à la disposition des chercheurs et étudiants, leur servant ainsi d’un outil de travail scientifique qui leur facilite les recherches à travers l’accès à une information crédible et loin d’être falsifiée ou erronée.

Les responsables du projet ont, à cette occasion, présenté le fonds qui a été collecté et exposé quelques exemples dont des vidéo rares. Des représentants d’organisations ayant joué un rôle dans les événements du 14 janvier 2011 comme l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), la ligue tunisienne de défense des droits de l’homme (LTDH) et l’Ordre des avocats ont été invités pour prendre part à une table ronde sur “l’industrie de l’archive” et de présenter les documents d’archives qu’ils détiennent.

La Bibliothèque Nationale de Tunisie a abrité à cette occasion une exposition comportant des livres, des coupures de presse, des dessins, des photos et des vidéos produits durant 29 jours de la révolution.