Tunisie : Journée d’études sur “l’extrémisme violent

Mohamed Jouili, directeur de l’observatoire national de la jeunesse, a mis l’accent sur l’importance de traiter la question de prévention contre l’extrémisme violent dans le cadre des stratégies nationales de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme mises en place pour contre carrer ce phénomène qui franchit les frontières.

“L’observatoire nationale de la jeunesse s’active sur tous les axes, sur le terrain et en menant des enquêtes en rapport avec le contenu de la stratégie nationale de lutte contre le terrorisme, dont l’extrémisme violent hors du cadre du système sécuritaire”, a relevé Mohamed Jouili, à l’ouverture mardi de la journée d’études organisée par l’observatoire de la jeunesse et l’organisation Creative Associates International.

Il a souligné que le thème de l’extrémisme “est d’une grande importance s’agissant notamment des Tunisiens de retour des foyers de tension dont le nombre est de l’ordre de 800, sans compter les jeunes tunisiens qui se trouvent dans les zones de guerre et de luttes armées au nombre de 3000 environ”.

De son côté, l’expert américain Paul Turner a reconnu “la difficulté d’établir un concept ou une définition commune du terrorisme au niveau international”, énumérant les principales expériences à l’échelle mondiale pour la prévention du terrorisme, notamment dans des pays occidentaux et arabes.

“Les études et enquêtes menées dans certains laboratoires internationaux ont conclu pour la plupart que la lutte contre le phénomène terroriste lors de sa phase d’extension se base principalement sur cinq solutions, à savoir la prévention, l’intervention, l’interdiction, la réhabilitation et la réintégration”, a-t-il fait valoir.

Zied Krichène, journaliste et chercheur tunisien, a précisé dans son allocution sur “l’expérience médiatique tunisienne dans la lutte contre l’extrémisme violent”, que “la plupart des organes d’information tunisiens ont opté avant 2011 de relater simplement les évènements du terrorisme sans les analyser”, avant de passer en revue les différentes étapes et formes sociale et culturelle du phénomène du terrorisme ainsi que ses développements post révolution.

“Les médias tunisiens se posent aujourd’hui la question sur les limites de leur neutralité vis-à-vis du phénomène terroriste”, a-t-il ajouté.

“Mais la réponse à cette question est controversée, a-t-il estimé. D’une part l’institution sécuritaire estime que le rôle du journaliste est de lui prêter main forte en restant à ses côtés par la plume, le micro et la camera et s’investir ainsi dans ce qu’on considère comme une propagande de l’Etat, pour contre carrer le phénomène, alors que d’autres considèrent que le journaliste est tenu de faire preuve d’objectivité en relatant ou commentant l’information, une condition de son indépendance même s’il a affaire à une question potentiellement dangereuse et controversée comme le terrorisme”.