Le Président de la République, Béji Caid Essebsi a souligné que le monde islamique a besoin, aujourd’hui, de renouveler la pensée religieuse, d’encourager l’éducation à la tolérance et à l’ouverture et de rejeter l’extrémisme, le terrorisme, l’ignorance, le fanatisme, la culture de la mort et la rivalité mondiale en raison de la conjoncture délicate qu’il traverse et les risques qui le menacent.
S’exprimant à l’ouverture, jeudi à Gammarth, des travaux de la première conférence de l’Organisation islamique pour l’Education, les Sciences et la Culture (ISESCO) qui se tient sur le thème ” Pour la promotion et l’activation de l’action éducative islamique commune “, le Chef de l’Etat a ajouté que le monde islamique a plus que jamais besoin de mettre en place une stratégie judicieuse pour promouvoir davantage les politiques éducatives, culturelles, scientifiques, communicationnelles et informatiques et pour adhérer activement à la société du savoir afin de participer d’une manière agissante à la civilisation humaine.
Essebsi a ajouté que la nation islamique est appelée à se préparer, à travers des politiques bien définies, à faire face à ces phénomènes en procédant à une autocritique constructive tout en s’inspirant des initiatives éclairées qui ont marqué le patrimoine religieux.
Le Président de la République a indiqué que “le monde a connu d’horribles actes terroristes qui ont porté atteinte à l’image rayonnante de notre civilisation, culture, religion et histoire et qui ont provoqué des fissures dans les relations internationales et dans les rapports du monde islamique avec son environnement international”.
La nation islamique, a-t-il dit, se trouve, aujourd’hui confrontée à une épreuve difficile, à des enjeux décisifs et à des conflits sans cesse grandissants qui menacent aussi bien son entité en tant que nation et pays souverains que la paix et la sécurité mondiales, appelant à agir au plus vite pour remédier à cette situation et éviter qu’elle s’empire.
Le Président de la République a rappelé la position de principe de la Tunisie à savoir une condamnation inconditionnelle du terrorisme qui frappe sans prévenir tous les pays et tous les peuples sans exception et qui agit sous couvert de l’islam.
Le modèle tunisien est le fruit d’une convergence entre la pensée réformiste et la lutte nationale, a-t-il fait savoir, soulignant que la “réforme séculaire”que la Tunisie a connue depuis l’indépendance, a englobé la question éducative.
Cela, a-t-il dit, a permis à l’institution éducative d’occuper une place majeure dans le processus de modernisation de la Tunisie.
“Après des décennies de modernisme et de réformes éducatives successives et dans un contexte historique marqué par de nouveaux enjeux et défis, l’école tunisienne est plus que jamais appelée à repenser son rôle et à redéfinir ses responsabilités ” , a estimé Essebsi.
Il a, dans ce contexte, mis l’accent sur l’importance du travail collectif basé sur une vision prospective et visionnaire dans l’objectif de promouvoir les secteurs de l’éducation, des sciences, de la culture et de la communication, rappelant, dans ce sens, le plan d’action triennal (2016-2018, un plan qui a su, selon lui, traiter avec “profondeur” les problématiques liées à ces secteurs.
Il a, à cet égard, appelé à la nécessité de discuter des démarches à prendre face aux défis de l’éducation auxquels les sociétés sont confrontées, formant le souhait que ” cette conférence puisse constituer un jalon majeur dans le débat sur la situation de l’éducation et des moyens permettant de développer les systèmes éducatifs.
Au terme de la séance d’ouverture, le Président de l’ISESCO, Abdelaziz Touijri a remis au Président de la République, Béji Caid Essesbi, le blason d’or de la 1ère conférence de l’ISESCO.