Lors d’une séance d’audition tenue par la commission des finances, de la planification et du développement relevant de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) consacrée à la question de l’émission par la Tunisie d’un emprunt obligataire sur le marché international, Ayari a fait observer que ” la détérioration de la valeur du dinar montre clairement la délicatesse de la situation économique actuelle “.
Il a expliqué que ” le glissement de la devise nationale ne peut pas être arrêté par une décision de la Banque centrale dans un contexte où les facteurs liés à la fragilité de la situation économique et à la régression de la croissance et de la production, ont contribué à sa détérioration “.
Le cours de change du dinar pour la journée du vendredi 9 juin 2016, est estimé à 2, 4379 dinars contre l’euro, et à 2,1399 dinars pour ce qui est du dollar, des niveaux records de régression du dinar par rapport aux devises internationales.
[xyz-ihs snippet=”Adsense”]Les réserves en devises couvrent, actuellement, 109 jours d’importations contre 120 jours auparavant, selon le gouverneur de la BCT. Il a fait savoir que la Tunisie a besoin d’un emprunt obligataire qu’elle va émettre à l’aide d’une garantie américaine pour renforcer ses réserves en devises et rembourser ses dettes, à un moment où les exportations enregistrent une tendance négative , l’activité touristique est en récession, outre l’arrêt de certains secteurs productifs à l’instar du phosphate et des hydrocarbures. La balance des services à, elle aussi, enregistré des résultats négatifs dus à la récession de l’activité touristique.
“Plusieurs économistes ont été unanimes à souligner que la nette baisse du dinar tunisien aurait des retombées limitées sur l’économie nationale et surtout sur les importations réalisées en devises”. Certains ont considéré que la baisse de la valeur du dinar est liée à des facteurs exogènes qui n’ont aucun rapport avec l’économie nationale. Ces facteurs consistent notamment, en l’augmentation de la valeur du dollar américain par rapport à l’euro, à cause de la décélération du rythme de croissance des pays membres de l’Union Européenne (UE).
D’autres estiment qu’un ensemble de facteurs endogènes et exogènes ont contribué à la diminution de la valeur du dinar, dont “la hausse des taux d’inflation aux alentours de 6%, l’accroissement de l’importation anarchique, la contrebande et le commerce parallèle en plus de la baisse des exportations tunisiennes de 8% en 2015, d’où l’aggravation du déficit de la balance commerciale”.
L’économie nationale souffre, depuis un an, d’un marasme à cause de la faiblesse des investissements, la baisse des recettes touristiques et du phosphate, la décélération du rythme de croissance économique, sans omettre les retombées négatives des actes terroristes et l’accroissement de la contrebande et du commerce parallèle.