«Al Muttawa» est le nom donné à la police religieuse en Arabie Saoudite, supprimée dernièrement. Il paraît que l’un des agents de la police frontière à l’aéroport Tunis-Carthage s’est trompé de mission, et au lieu d’être vigilant quant à la possibilité de l’infiltration d’éléments extrémistes ou terroristes sur notre territoire, il a cru bon de harceler une jeune voyageuse. Misogyne? Islamiste? Nous n’en savons rien quoique sa discussion avec la jeune dame le laisse entrevoir car il a outrepassé ses prérogative jusqu’à accuser ses parents d’être trop libéraux pour laisser leur fille circuler aussi librement.
L’histoire a fait pas mal de remous ces derniers jours suite au refoulement de la jeune en question partant à destination de Belgrade par l’agent de la police frontière à l’aéroport Tunis-Carthage.
Au ministère de l’Intérieur, on a justifié cet acte gratuit à plus d’un titre par le fait que la victime ne disposait pas de l’allocation touristique égale à 50 euros par jour (le minimum imposé par les autorités serbes). Or, selon le certificat de change, la jeune femme disposerait de 1.180 euros pour un séjour de 8 jours, soit 147,4 euros par jour.
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A l’agent de police qui se trompe de mission rappelons que la police religieuse créée en Arabie Saoudite, où existent tous les maux moraux de l’histoire de l’humanité, est une police inquisitoire composée de prédicateurs qui doivent haïr la vie autant que l’humanité. Auparavant, elle a existé au Moyen âge et avait pour rôle de contrôler les pratiques religieuses en vigueur dans les pays catholiques.
Si monsieur l’agent est aussi soucieux des mœurs, il devrait peut-être changer de poste. Dans notre pays dont la Constitution est civile, nous avons des brigades de mœurs et leur rôle n’est pas de surveiller les dames qui partent en voyage mais plutôt de protéger notre progéniture des viols et violeurs, de la prostitution et d’autres délits. Une brigade dont la mission consiste à sévir pour ce qui est de certains crimes ou infractions contraires à la moralité publique.
Rappelons-lui également qu’Adel El Almi a tenté le coup en 2011 (sic) en voulant créer une instance tunisienne pour la promotion de la vertu et la prévention du vice. Soit une police chargée de la bonne tenue des mœurs pour la population selon les principes coraniques de la Chariaa par le biais de la hisba. Cela n’a pas marché, nous sommes dans un Etat de droit où les énergumènes tels que lui et d’autres n’ont pas de place et ceci quoiqu’on en dise. La Tunisie est un Etat où ne peuvent prévaloir que les institutions.
Espérons que le ministère de l’Intérieur prendra les mesures qui s’imposent pour que ces pratiques ne deviennent pas une habitude.