Le projet réseau d’épidémiosurveillance Tuniso-italien (RESTUS) a été clôturé, mardi, lors d’un congrès tenu à Gammarth, à l’initiative de l’institut Pasteur de Tunis.
Lancé en décembre 2013, l’objectif de RESTUS consiste à mettre en place des stratégies de surveillance tuniso-siciliennes des maladies émergences bactériennes et virales transmises par les tiques et les moustiques, a fait savoir Hechmi Louzir, directeur général de l’institut Pasteur de Tunis.
Ce projet est financé par le programme Italie-Tunisie qui s’inscrit dans le cadre du programme de coopération transfrontalière et de l’instrument européen de voisinage et de partenariat (IEVP) (2007-2013), dont l’objectif principal est la promotion de l’intégration économique, sociale, institutionnelle et culturelle entre les régions du nord de la Tunisie et du sud de la Sicile, a t-il ajouté, précisant qu’il a été réalisé en partenariat avec sept institutions tunisiennes et siciliennes.
Evoquant l’importance de ce projet, il a souligné l’impact des changements environnementaux et climatiques sur l’émergence des maladies à transmission vectorielle. “Ces maladies figurent parmi les principales causes de mortalité pour les hommes et les animaux”, a t-il fait savoir.
“Depuis quelques décennies nous assistons à la progression de la liste des maladies émergentes.
Pour ne citer que les exemples les plus connus, nous avons vu émerger plusieurs virus comme ceux de la fièvre du Nil occidental, la grippe aviaire, et depuis deux ans, le virus Zika”, a t-il expliqué.
Le projet a abouti à la mise en place de plate-forme biotechnologique permettant de diagnostiquer ces maladies, de déterminer leur prévalence chez les animaux et les humains et de prendre connaissance de la distribution des vecteurs (tiques, puces et moustiques), a déclaré à l’agence TAP Ali Bouattour, coordinateur du projet.
Il a souligné que ce projet a permis aussi, de caractériser les espèces responsables de ces maladies, citant l’exemple des moustiques responsables de l’émergence du virus Zika.
Une cartographie numérique de la répartition des maladies zoonotiques émergentes à l’instar du virus du Nil occidental, les rickettsioses, la fièvre Q, la fièvre de la vallée du Rift a été également réalisée, a t-il précisé.
Dans le cadre de ce projet, un système d’information géographique a été mis en place par l’unité de recherche de géomatique-écosystème à la faculté de la Manouba.
Des analyses effectuées par le groupe de chercheurs de cette unité, sur les puces ont montré que le Grand Tunis représente la prévalence la plus élevée.
D’autres analyses ont permis de constater que la prévalence du virus du Nil occidental est plus élevée au niveau des côtes. Au terme de ce projet, d’autres programmes seront lancés, a annoncé, à cette occasion, Said El Aidi, ministre de la santé.