Le ministère de la Justice a indiqué, mercredi, que les poursuites judiciaires ordonnées sur fond de la diffusion d’ « images choquantes et attentatoires à la dignité humaine » du jeune berger, décapité par un groupe terroriste à Sidi Bouzid, « entre dans le cadre de la recherche de la vérité sur les circonstances de cette diffusion ».
Le ministère de la Justice a, dans un communiqué, publié mercredi, estimé que ces images pourraient avoir un impact négatif sur le téléspectateur, en général et sur les parties concernées par la lutte antiterroriste, en particulier.
Le ministère a réitéré son attachement au respect de la liberté d’expression, de presse et de diffusion, se disant convaincu que la liberté de la presse demeure « un acquis irrévocable dans l’édification d’un système démocratique solide », au même titre que l’indépendance de la magistrature.
Le ministre de la Justice par intérim, Farhat Horchani, avait ordonné des poursuites judiciaires sur fond de la diffusion d’images du jeune berger Mabrouk Soltani, décapité par un groupe terroriste au Mont Mghilla.
« Tous ceux dont l’implication sera prouvée dans cette affaire seront jugés sur la base de l’article 31 de la loi organique n°36 de 2015 en date du 7 août 2015 relative à la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent, a précisé le ministère.
Les poursuites judiciaires ont été ordonnées après que le pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme ait pris en charge l’affaire du crime terroriste.
Pour sa part, le bureau exécutif du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a estimé, dans une déclaration, que la décision du ministère de la Justice d’engager des poursuites judiciaires contre certains journalistes sur la base de la loi antiterroriste s’apparente à « une déclaration de guerre contre la liberté de la presse et les libertés publiques et privées ».
« La poursuite des journalistes en dehors du décret-loi n° 115 relatif à la liberté de la presse signifie le retour aux diktats et à la répression », a-t-il ajouté.
Le SNJT tient à rappeler que « les structures professionnelles, en l’occurrence la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA), sont les seules habilitées à relever les erreurs professionnelles et à définir les sanctions qui s’y imposent ».