L’augmentation prochainement du budget du ministère de la culture et de la sauvegarde du patrimoine, le développement de la diplomatie culturelle, la création du “centre de communication culturelle et d’information” sont parmi les décisions annoncées par la ministre de la culture et de la sauvegarde du patrimoine Latifa Lakhdhar.
Lors d’une conférence de presse tenue jeudi au siège du ministère, à la salle baptisée “Chedli Klibi” au nom du fondateur en 1961 du ministère, Latifa Lakhdhar a, en présence de l’ancien ministre et homme de culture Chedli Klibi, tenu à souligner que cet hommage est une reconnaissance au projet culturel tunisien entamé depuis l’indépendance en vue d’en faire aujourd’hui de la culture une “question nationale” dans la nouvelle vision du ministère.
Passant en revue les différents problèmes liés à la bureaucratie et aux anciennes législations, la ministre a précisé que son département a oeuvré depuis des mois à réfléchir à de nouvelles alternatives qui soient appropriées au contexte actuel. Le souci majeur, a-t-elle mentionné, est de veiller dans les plus brefs délais à réviser le système de la couverture sociale de l’artiste, et ce, avec le soutien de la présidence du gouvernement et le ministère des affaires sociales en vue de garantir la dignité de l’artiste et du créateur en général.
Considérant la culture une affaire nationale, le ministère, a-t-elle indiqué, a entamé des réformes de fond qui consistent notamment en la création de structures de coordination avec plusieurs ministères notamment de l’éducation, des affaires sociales, de la femme, de l’enseignement supérieur, de la justice, de l’intérieur, du tourisme et des affaires étrangères.
Afin d’assurer une meilleure image de la Tunisie à l’étranger, la ministre a relevé le rôle important qui incombe à la diplomatie culturelle. Dans ce sens, a-t-elle signalé, “il est temps de créer le poste d’attaché culturel au sein de nos ambassades afin de promouvoir les perspectives de la diplomatie culturelle”.
Dans le but de garantir une meilleure visibilité et de coordination entre les administrations et les départements culturels, la ministre a annoncé l’intention de créer une nouvelle structure “Le centre de communication culturelle et d’information” et ce, afin d’élargir la plateforme des parties concernées dans le secteur.
Abordant la question du patrimoine matériel et immatériel en Tunisie, elle a annoncé que certaines structures mises en veilleuse seront réactivées. Citant le cas du patrimoine oral et de la poésie populaire, elle a annoncé la création d’une nouvelle structure “Mémoire et Créativité”.
Bien que la Tunisie compte environ 40 mille sites, musées et monuments historiques, seulement une cinquantaine est exploitée, ce qui a nécessité l’élaboration de larges consultations afin d’apporter les révisions nécessaires au code du patrimoine. Dans ce sens, elle a annoncé que le musée national du Bardo sera désormais doté d’une structure indépendante aux niveaux administratif et financier.
Pour remédier au problème de manque de salles de cinéma, la ministre a annoncé la mise en place d’un programme de restauration auquel l’Etat va contribuer à hauteur de 50 pour cent.
Les projets en instance, a-t-elle ajouté, sont en cours d’avancement citant le cas du projet de la Cité de la Culture et du Musée d’art moderne et contemporain. A ce sujet, elle a mentionné que l’opération de restauration des collections des oeuvres d’arts va prochainement commencer grâce à une convention de mécénat qui vient d’être signée, sans donner d’amples détails.