Une rencontre sur la réconciliation nationale a eu lieu, samedi à Tunis, à l’initiative de la “Fondation Konrad Adenauer” et l’Association “Forum de l’Académie politique”.
La réconciliation nationale est, actuellement, au centre du débat public et les avis divergent. Certains craignent que la réconciliation ne favorise l’impunité, tandis que d’autres estiment que la réconciliation est un moyen de surmonter la
phase de transition et de conforter les réformes économiques et sociales.
Cette conférence à laquelle ont participé des universitaires du Maroc, d’Algérie et de Tunisie, a pour objectif de passer en revue les expériences des pays du Maghreb arabe en matière de réconciliation nationale.
Intervenant dans le débat, Lotfi Damak, conseiller juridique auprès de la Présidence de la République, a indiqué que le projet de loi sur la réconciliation économique, proposé par la Présidence, à pour principal objectif de réaliser la réconciliation économique et financière. Il a, dans ce contexte, souligné que les mesures prises, ces dernières années, en matière de confiscation et de récupération des fonds détournés « n’ont abouti à aucun résultat probant ».
Lotfi Damak a expliqué que le projet de réconciliation vise à régulariser les dossiers économiques restés en suspens, conformément à la loi afin de favoriser un climat propice à l’investissement.
Certains participants ont critiqué le fait que ce projet de loi n’implique pas toutes les catégories d’hommes d’affaires. Ils ont, aussi, estimé qu’il ne comporte pas des solutions pratiques, ne garantit pas le non retour de la corruption et ne traite pas la question de la reddition des comptes « de manière sérieuse ».
De son côté, Abderrahman Khalfa, universitaire algérien, a passé en revue les différentes étapes de l’expérience de réconciliation en Algérie qui a duré 11 ans (1994-2005). la réconciliation nationale algérienne, a-t-il dit,avait pour objectif d’attirer les terroristes retranchésdans les montagnes ainsi que leurs complices en abandonnant les poursuites judiciaires intentées contre eux.
Il s’agissait, aussi, d’obtenir une réparation matérielle aux victimes d’attaques terroristes, a-t-il dit.Cette expérience a fait ses preuves, a-t-il ajouté,indiquant que les terroristes ont perdu leur base populaire et vivent désormais terrés.
Evoquant l’expérience marocaine, l’universitaire Aberrazek El Hiri a indiqué que la réconciliation a commencé au Maroc par la remise en liberté des prisonniers politiques, mais aussi à travers la révision des lois relatives aux élections, à la presse et la famille aux fins de garantir l’institution du processus démocratique.