Alarmé face à la frappe du terrorisme dans les villes, Caïd Essebsi plaide pour la mobilisation populaire

Le président de la République, Béji Caïd Essebsi a plaidé, samedi, en faveur de la mobilisation populaire contre le terrorisme, affirmant que « la Tunisie est aujourd’hui en état de guerre ».

« Le terrorisme a gagné nos villes » s’est-il alarmé dans son adresse au peuple tunisien. « Si la Tunisie est menacée, c’est parce qu’elle a instauré un Etat civil et s’est dotée d’un régime républicain », a-t-il indiqué. Sérieusement menacée par l’Etat islamique, la Tunisie soutient un modèle diamétralement opposé aux hypothèses défendus par Daech, a-t-il expliqué.

A cet égard, Caïd Essebsi a décrété l’état d’urgence dans l’ensemble du territoire du pays pendant un mois, du 4 juillet jusqu’à 2 août prochain.

Selon le chef de l’Etat, cette décision a été prise en raison de la persistance de la menace terroriste contre la Tunisie et de la propagation de ce phénomène vers d’autres pays arabes. Tout en mettant en garde contre la situation précaire qui prévaut en Libye et ses conséquences sur la Tunisie, le président de la République a tenu à rappeler que la Libye n’a plus un Etat.

« Composée désormais de groupes armés en conflit, la Libye est prédominée aussi par des acteurs régionaux et internationaux dont chacun cherche à servir un agenda bien déterminé », a-t-il expliqué. Dans le même contexte, le président de la République a mis l’accent sur les difficultés auxquelles fait face la Tunisie dans la protection des frontières avec la Libye.

« La protection et la sécurisation de plus de 500 kilomètres de frontières avec la Libye exigent la mobilisation de grands moyens et de matériels modernes que la Tunisie n’en dispose pas aujourd’hui », a-t-il souligné. « Aucun pays n’est à l’abri de la menace terroriste », a affirmé Caïd Essebsi qui a plaidé, à ce propos, en faveur de la mise en oeuvre d’une coopération internationale anti-terroriste.

Tout en réaffirmant l’engagement de la Tunisie à lutter contre le terrorisme dans le respect de la liberté d’expression et de la presse et des droits de l’Homme, le chef de l’Etat a estimé indispensable de prendre en considération les menaces terroristes qui pèsent sur la Tunisie lors de l’exercice de ces libertés.