«Je dirai aux dirigeants du G7 que le terrorisme qui nous guette tous, nous devons le combattre ensemble.
La sécurité de la Tunisie, c’est désormais la sécurité de la Méditerranée, de l’Europe, du monde entier», a déclaré dimanche, aux médias nationaux, Béji Caïd Essebsi, président de la République et invité d’honneur de ce 41ème sommet.
Essebsi interviendra lors de la session réservée lundi, aux partenaires du G7, sur le terrorisme et aura, selon une source proche de la présidence, «des entretiens de haut niveau avec les dirigeants des pays membres du G7 et nombre d’invités de marque.»
Invité d’honneur pour la deuxième fois à ce sommet (après le sommet de Deauville en 2011), le président de la République sera, probablement sollicité par les dirigeants des grandes puissances économiques mondiales pour jouer un rôle prépondérant dans la crise en Libye et pour contribuer à l’aboutissement du dialogue inter-libyen.
Essebsi, avait rappelé à plusieurs reprises que la Tunisie rejette toute intervention extérieure en Libye et apporte son soutien au dialogue inter-libyen.
La Tunisie a supporté, rappelle-t-on, un poids économique et financier, estimé à plus de 5.7 milliards de dinars, sans compter la charge directe et indirecte que représente la présence en Tunisie de plus d’un million de Libyens et ce depuis le déclenchement de la révolution libyenne en 2011.
Le sommet, ouvert dimanche, au prestigieux Château d’Elmau à la Haute Bavière (Sud-est de l’Allemagne), réunit les dirigeants des plus grandes puissances économiques mondiales en l’occurrence l’Allemagne, la France, la Grande-Bretagne, l’Italie, le Japon, les Etats- Unis d’Amérique et le Canada.
La Russie est absente à ce conclave pour la deuxième année consécutive, exclue par les USA et les occidentaux en raison de son rôle dans la crise au Sud-Est de l’Ukraine et son rattachement à la Crimée ( Vladimir Poutine a ratifié le traité d’adhésion de la Crimée et de Sébastopol à la Russie).
Le sommet d’Elmau, présidée par l’Allemagne, discutera de questions considérées par la chancelière allemande Angela Merkel comme prioritaires pour faire revenir le calme à un monde en troubles. Les points culminants qui sont à l’ordre du jour de ce sommet, sont la crise en Ukraine, la situation au Proche orient, l’économie mondiale, la politique étrangère et la sécurité avec la montée de la menace terroriste et la politique d’aide au développement.
En matière économique, «le G7 plaidera en faveur de conditions stables à long terme permettant une croissance dynamique et durable ainsi qu’une évolution positive sur les marchés du travail », avait précisé le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert, cité par le portail de la diplomatie allemande en France.
«Il sera question de stabilité budgétaire, de l’ouverture des marchés mondiaux, de la création d’un environnement économique favorable à l’investissement et du bon fonctionnement des marchés du travail.» Le G7 plaidera « pour le renforcement du commerce international». Enfin demeure en outre une priorité du gouvernement allemand.
D’autre part, «le G7 prendra aussi certainement des engagements communs dans le domaine de la politique étrangère et de sécurité », toujours selon Seibert.
La présidence allemande, qui accorde une importance particulière à la régulation des marchés financiers, souhaite, par ailleurs, mettre l’accent sur quatre thématiques particulières.
Il s’agit de la protection de l’environnement (protection des environnements marins, utilisation efficace des ressources), la santé (résistance aux antibiotiques, maladies négligées liées à la pauvreté, épidémie d’Ebola), la question des normes dans les chaînes de distribution et de livraison, le renforcement du rôle des femmes.
La chancelière allemande veut accorder un intérêt particulier à la question du réchauffement climatique, qu’elle avait déjà mis en avant en 2007. En prévision de la Conférence des Nations unies sur le climat COP 21 qui se tiendra en décembre à Paris, elle veut obtenir des pays du G7 qu’ils s’engagent à limiter à 2 degrés le réchauffement de la planète.
Elle souhaite aussi qu’ils contribuent au fonds vert destiné à assister les pays en voie de développement sur ce terrain. Objectif : 100 milliards de dollars par an à l’horizon 2020.
A la veille de l’ouverture du sommet, des centaines de manifestants altermondialistes ont protesté dans les rues de Garmisch-Partenkirchen, dans les Alpes bavaroises.