“Deux ou trois choses que je sais d’elle” : un recueil de chroniques d’époque aux résonances actuelles

­ “Deux ou trois choses que je sais d’elle” est en fait “une sélection d’un volume d’articles littéraires et de chroniques hebdomadaires publiés chaque dimanche dans le journal La Presse durant la période 199-­1996 en gardant la chronologie de leur parution” a confié l’auteure, journaliste, Houria Zourgane à l’agence TAP avant la séance de dédicace de son recueil de 451 pages paru aux Editions Arabesques.

“Deux ou trois choses que je sais d’elle” est le titre de la rubrique que “j’écrivais à l’époque et ce titre est un hommage au cinéaste franco­suisse Jean Luc Godard, emprunté à un de ses films” explique­t-elle.

Artiste, femme de communication, cinéphile et fan de GODARD, enfant terrible de la nouvelle vague, connu pour son anticonformisme et son talent de raconter des histoires avec de petits riens, elle précise que ce travail de publication comporte le tiers de ce qu’elle avait écrit.

20 ans après, elle s’est dite surprise, en relisant ce qu’elle avait publié à cette époque, de la résonnance de ces textes avec l’actualité “que nous vivons depuis 2010”.

Houria a été encouragée pleinement par l’universitaire Rabaa Ben Achour, qui a été persuadée, “en suivant mes écrits, qu’ils sont en fait des histoires de vie et de l’époque et méritaient amplement d’être publiés dans un recueil”.

Gardant toujours la discrétion et l’esprit rebelle, Houria s’est rendue compte avec un peu de recul, qu’elle a réussi, sans prétention, au cours de cette période à ouvrir une certaine brèche dans le système de langue de bois , de la pensée unique et de la propagande politique, à contourner la censure à travers certains reflexes qu’elle a instinctivement développés.

Une censure qu’elle a contourné à travers des exemples tirés d’un peu partout à travers le monde, comme la guerre du golfe, la cause palestinienne, les années de terreur que vivait l’Algérie, son pays d’origine. Mais aussi à travers des histoires de tous les jours : la vie, la ville, la femme, le couple, la famille, elle, nous etc.

Pour ce travail comportant plus de 90 chroniques (parmi plus de 280 chroniques), Houria qui en a fait rêver plus d’une par sa culture, son libéralisme et son appétit sans fin de la vie, a été soutenue, dans ce projet par Moncef Chebbi. Présent à la séancedédicace organisée au beau milieu du pavillon El­Kiteb, (dernier jour de la foire internationale du livre de Tunis, 5 avril 2015) il n’a pas manqué de signaler que Houria a une plume qui maitrise la langue française.

C’est d’ailleurs pourquoi, a-t-il rétorqué qu’elle a réussi à s’exprimer sans tomber dans la critique directe. Houria, une fibre algérienne d’expression française qui a excellé à transmettre sa pensée et ses idées audacieuses, par des moyens comparables au yoga ou au travail de broderie a­t­il soulevé et c’est ce qui m’a encouragé à la publier.

Mariée au Tunisien Jellal Abdelkafi, Houria Zourgane est en effet de nationalité algérienne, ce que peu de gens connaissent. Elle fut à l’origine de la création du centre de formation des techniciens du cinéma et de la télévision en Algérie, un pays auquel elle reste farouchement attachée.