Un étude, réalisée par l’Institut arabe des droits de l’Homme, sur “les femmes et la participation politique: l’expérience des partis politiques, syndicats et associations professionnelles”, a révélé la nécessité d’amender les statuts et les règlements intérieurs des syndicats et associations pour appuyer la présence de la femme dans les postes de décision. L’étude recommande deux mécanismes.
Alors que le premier repose sur le système des quotas, le deuxième prévoit un pourcentage de sièges réservé aux femmes. L’étude recommande, aussi, d’attribuer systématiquement aux femmes un nombre de sièges bien déterminé au sein d’une structure donnée.
Pour ce faire, il s’avère nécessaire, selon, l’étude, de recenser, d’une manière périodique, le pourcentage de femmes sur le nombre total d’adhérents au sein de ces structures, de former la femme syndicale et de la préparer à l’activité syndicale (techniques de négociation et gestion des ressources humaines), outre l’élaboration d’études et de recherches sur la présence de la femme dans les postes de décision.
L’élaboration des législations, ajoute, l’étude doit tenir compte de l’égalité entre les hommes et les femmes dans tous les domaines.
L’étude démontre que le nombre de femmes militantes diffère d’un parti à un autre et que la présence de celles-ci est faible dans les postes de leadership.
Les femmes influent peu sur l’élaboration des listes électorales et des programmes des partis, selon l’enquête. Les contraintes d’ordre social et économique constituent les principales raisons qui empêchent la femme de participer à la vie politique. Parmi les contraintes sociales figure la répartition inéquitable des rôles au sein de la famille, basée sur la répartition des tâche selon le facteur genre, l’ignorance de la femme de ses droits et la mentalité répandue dans la société tunisienne selon laquelle la politique est un domaine réservé à l’homme.
Abdelbaset Ben Hsan, directeur de l’Institut arabe des droits de l’Homme a déclaré à l’agence TAP, que la femme “n’est toujours pas capable d’exercer une activité politique, de participer activement à la prise de décision et d’avoir un impact sur l’opinion publique en raison de l’héritage culturel de la société tunisienne qui est, selon Hsan, une société patriarcale.
“La femme tunisienne qui a investi depuis des décennies tous les domaines, n’est pas encore parvenue à occuper des postes de décision que ce soit au sein des partis politiques au niveau des organisations et de la société civile”, a-t-il ajouté.
L’étude effectuée auprès de 10 partis et 8 associations s’inscrit dans le cadre d’un projet régional sur “le renforcement du rôle des partis et des syndicats dans la promotion de la participation politique des femmes”, financé par l’Union Européenne et réalisé en Tunisie et au Maroc par l’Institut arabes des droits de l’Homme.