Les Chinois rendent hommage à Saliha et chantent «Freg Ghzali» au festival de Carthage

Les festivaliers de Carthage ont eu l’agréable surprise vendredi soir d’entendre des voix venues de l’Extrême-Orient, de Chine, chanter « Freg Ghzali », un des plus beaux succès de la grande diva tunisienne Saliha, dont nous célébrons cette année le centenaire de sa naissance.

Le public tunisien a aussi pu apprécier, une musique traditionnelle venue du pays du soleil levant, exécutée avec des instruments millénaires par un groupe de musique traditionnelle, une des composante du Ballet « The Ancestors of Muqam Art Ensemble ».

Le spectacle inspiré du répertoire culturel des ethnies chinoises, un pays où cohabitent près de cinquante-six nationalités, a proposé une belle prestation de la musique « du Maqam Xinjiang ouïghour », classée, depuis 2005, par l’UNESCO, comme l’une des merveilles du patrimoine immatériel et oral de l’humanité. L’amphithéâtre antique de Carthage a ainsi doucement vibré au rythme indolent des voix ouigour célébrant l’amour, la paix et la beauté avec des chansons choisies telles : « Amoureux de toi » et « Nous sommes des messagers de paix ».

Les 15 tableaux de danse qui composent le spectacle, étaient donnés, à cadence rapide et avec fougue, par des danseurs, hommes et femmes, qui martelaient avec leurs pieds les planches de l’amphithéâtre romain, à la manière des peuples ouzbeks, où les jeux acrobatiques étaient présents.

Les danseurs, portant avec élégance des habits traditionnels multicolores illuminés de paillettes et de broderies, ont aussi illustré, par des gestes rythmés et une ambiance festive, des aspects inédits de la vie quotidienne des peuples musulmans en République populaire de Chine. Le public a ainsi pu découvrir la danse traditionnelle de la communauté Kirghiz et « la danse royale » des Ouigours ou encore celle de la communauté tadjik intitulée « la personne la plus proche du soleil ».

Sur l’écran géant qui dominait la scène de l’amphithéâtre de Carthage défilaient tout au long du spectacle les images de paysages pittoresques faisant découvrir des lieux en Chine, méconnus par le grand public tunisien. La soirée avait démarré avec un panneau illustrant la cour centrale d’une mosquée en Chine bordée de portiques peints en bleu et blanc entourant une fontaine, témoignage d’un mariage heureux de la culture musulmane et chinoise. Deux autres représentations du ballet « The Ancestors of Muqam Art Ensemble » sont prévues demain 10 aout à Jendouba et Mardi 12 aout à Kairouan.