Le Secrétaire général de l’Union nationale des syndicats des forces de sécurité tunisiennes, Montassar Matri, a appelé à donner la “priorité absolue” au dossier sécuritaire et à hâter la refonte des législations ad-hoc, à commencer par la loi sur le terrorisme et la loi 69-4 relatif au recours graduel à l’usage de la force lors des manifestations.
« Il est nécessaire de faire en sorte que les amendements réclamés par les personnels sécuritaires soient en harmonie avec les exigences du fonctionnement démocratique de l’institution sécuritaire et les spécificités du travail de terrain »”, a ajouté Matri dans une déclaration à l’agence TAP en marge d’une conférence organisée samedi à Nabeul par cette structure syndicale sur le thème : « Institution sécuritaire et pouvoir judiciaire ».
Commentant la récente attaque terroriste de Kasserine, Matri a indiqué que son organisation avait déjà mis en garde contre la gravité du phénomène du terrorisme et fait de nombreuses propositions pour le contrecarrer. « Une vraie volonté politique s’impose pour donner la priorité absolue au dossier sécuritaire, ce qui commande de prendre des mesures effectives et d’équiper comme il se doit les forces de sécurité afin qu’elles puissent agir efficacement », a-t-il dit.
La lutte contre le terrorisme « ne relève pas de la responsabilité de la seule institution sécuritaire mais de celle de toutes les institutions de l’Etat », ce qui, a-t- il encore déclaré, commande au citoyen de souscrire au dispositif de lutte anti-terroriste et d’assumer sa part de responsabilité. Ceci nécessite aussi, selon lui, d’adopter au plus vite une nouvelle loi sur le terrorisme, de manière à permettre aux personnels sécuritaires de remplir leur rôle sans avoir à craindre quoi que ce soit du fait du travail de terrain.
De son côté, le porte-parole officiel de l’Union nationale des syndicats des forces de sécurité tunisiennes, Imed Haj Khlifa, a estimé que le succès de l’action sécuritaire de traque du terrorisme reste tributaire de la complémentarité et de la coordination entre les différentes unités et entre ces dernières et le citoyen. Il a lancé un appel aux politiques et aux journalistes, les engageant à traiter les questions sécuritaires loin des déchaînements de passion et à se tenir constamment aux côtés de l’institution sécuritaire.