Environ 80% des naissances en Tunisie sont assurées par des sages-femmes, a indiqué, samedi, la présidente de l’union des associations des sages-femmes du Maghreb arabe, Radhia Kahlaoui.
S’exprimant lors d’une rencontre organisée à Hammamet à l’occasion de la journée mondiale de la sage-femme, célébrée le 5 mai de chaque année, Kahlaoui a ajouté que le métier de la sage-femme ne se limite pas, seulement, à pratiquer l’accouchement, mais à surveiller la grossesse, à suivre son évolution et à contrôler l’état de santé de la femme après l’accouchement.
Elle procède, également, a-t-elle dit, à dépister le cancer du sein et du col de l’utérus aux centres de maternité locaux et régionaux et dans plus de deux mille centres de santé de base.
“Malgré son rôle crucial dans le système de santé, la sage-femme se sent marginalisée en l’absence d’un statut particulier organisant la profession”, a-t-elle dit. Khalaoui a appelé à prolonger de deux ans la durée de formation des sages-femmes pour la porter à 5 ans afin de promouvoir la profession et de permettre à ce corps d’acquérir un savoir-faire médical plus développé.
Elle a appelé les autorités concernées à palier au manque en médecins spécialistes et en équipements médicaux dans les régions du nord-ouest, du centre-ouest et du sud-ouest pour réduire le taux de mortalité maternelle dans ces régions estimé entre 80 et 100 décès pour 100 mille naissances, sachant que la moyenne nationale est d’environ 44 décès pour 100 mille naissances.
Pour sa part, le directeur régional de la santé, Sami Rakik a mis l’accent sur le rôle actif de la sage-femme dans la mise en oeuvre du programme de la santé de la mère et de l’enfant et l’amélioration des indicateurs de la couverture sanitaire.
Il a indiqué que les efforts déployés dans le domaine de la santé de la mère et de l’enfant ont permis de porter à 96% le contrôle de la grossesse et à réduire le taux de mortalité maternelle qui est passé de 70 décès pour 100 mille naissances en 1994 à 36 décès seulement actuellement. Le programme de cette rencontre à laquelle ont pris part des associations de sages-femmes algériennes, libyennes et mauritaniennes, comprend des conférences scientifiques portant sur la mortalité maternelle et infantile et les interventions en cas d’urgence.