La Saint Valentin, c’est de l’art aussi…

Célébrée avec une régularité de métronome le 14 Février de chaque année depuis que l’américaine Esther Howland a eu l’idée dans les années 1800 d’envoyer des cartes de voeux à ceux qu’elle aime, la Saint Valentin, fête de l’amour,ne passe plus inaperçue en Tunisie. Les amoureux déroulent le tapis rouge pour cette fête en exprimant des mots d’amour mais aussi en s’offrant des cadeaux.

Dans la course aux bonnes affaires qui fait tourner non seulement les têtes mais aussi les commerces, les agitateurs culturels rivalisent d’idées pour rappeler que l’amour est avant tout un acte culturel. C’est le socle de toute création. Honoré de Balzac ne disait-il pas que “l’amour n’est pas seulement un sentiment mais qu’il est aussi un art?”. Ainsi, l’amour a inspiré des poètes, romanciers, réalisateurs, musiciens…ils sont nombreux dans le monde des arts à avoir soufflé les frémissements,les douceurs et les souffrances des coeurs embaumés.

Comment fêter ce jour autrement? Fort heureusement, les libraires s’en rappellent et rappellent qu’offrir un beau livre peut livrer les secrets de la beauté de la vie. En passant par l’avenue Habib Bourguiba à Tunis, la Saint Valentin est célébrée par des librairies comme Al Kitab et Clairefontaine. Leurs vitrines sont, cette fois, décorées de plusieurs récits d’amour célèbres, qui peuvent servir de cadeau sortant de l’ordinaire. On retrouve en pôle position chez Clairefontaine le chef d’oeuvre “Madame Bovary” de Gustave Flaubert, “L’écume des jours” de Boris Vian “Orgueil et Préjugés” de Jane Austen, “Autant en emporte le vent” de Margaret Mitchell et “Belle du Seigneur” d’Albert Cohen. Quant à la librairie El Kitab, elle a consacré sa vitrine à une dizaine de livres d’amour dont la fameuse série “Amour” du célèbre auteur Paulo Coelho et “Les mystères de l’amour” de Marc Delva.

Plus que tout autre médium, le cinéma a eu depuis plus de 100 ans, un impact considérable sur la vie sentimentale des gens à travers les films pour ne citer que “Romeo et Juliette” de Baz Luhrmann, “Shakespeare in love” de John Madden, “Love story” d’Arthur Hiller, “Le docteur Jivago” de David Lean, “Titanic” de James Cameron etc.

Cela dit, une tournée dans les salles de cinéma de la capitale nous révèle qu’aucune programmation spéciale n’a été concoctée pour la circonstance, à part des affiches tunisiennes et internationales qui ne renvoient nullement à la Saint Valentin.

A ce sujet, Mehrez Karoui, président de l’association tunisienne pour la promotion de la critique cinématographique (ATPCC) déplore l’absence d’affiches de films d’amour en cette occasion estimant que les responsables de salles de cinéma auraient pu programmer des films de romance à succès. Une occasion idéale pour faire revivre les salles de cinéma et drainer les fêtards cinéphiles.

Par ailleurs, le quatrième art est resté lui aussi en rade de cette célébration. Les pièces proposées pour ce week-end se résument en quelques oeuvres dont “Tsunami” de Fadhel Jaibi (14-16 février) à la salle du 4ème art et “Klem ellil zéro Virgule” de Taoufik Jebali (13-15 février) à l’espace El Teatro.

Et même si plusieurs hôtels et restaurants ont préparé des dîners animés à l’occasion de la Saint Valentin, il n’ya aucun concert ou manifestation musicale publique hormis une soirée organisée à la coupole d’El Menzah et animée par les chanteurs Nour Chiba et Samir Loussif avec la participation des comédiens Faycal Lahdhiri et Bassem Hamraoui.

Mokdad Sehili, président du syndicat national des chanteurs professionnels, a estimé pour sa part que l’important ce n’est pas de voir les artistes se manifester le jour de la Saint Valentin mais plutôt de leur assurer les moyens de se produire tout au long de l’année et dans tous les grands festivals.