Une conférence interrégionale sur le changement des régimes et la participation de la femme à la prise de décision a été organisée, samedi à Gammarth, à l’initiative du centre de la femme arabe pour la formation et la recherche (CAWTAR) en collaboration avec l’université de Stockholm.
Soukeina Bouraoui, présidente du centre a déclaré à la TAP que cette rencontre s’inscrit dans le cadre du projet de recherche intitulé “nouvelles voies pour l’influence politique des femmes dans la région arabe 2012/2014 avec le soutien financier du swedish research Concil (conseil de recherche suédois).
La rencontre vise, selon Bouraoui, à renforcer davantage la coopération entre les chercheurs de la région du Moyen- Orient et de l’Afrique du nord avec les pays de l’Europe du nord et à soutenir les initiatives de recherche scientifique liées à la participation de la femme à la vie publique en cette phase de transitions politiques que connaît la région arabe.
Bouraoui considère que la participation effective de la femme à la vie politique et publique fait partie intégrante de l’opération de changement démocratique, soulignant qu’en dépit de l’évolution du rôle de la femme dans la vie sociale et économique, sa présence en politique et aux postes de décision est encore timide.
Prennent part à cette conférence qui se tient les 7 et 8 décembre 2013, une quarantaine de chercheurs et d’activistes de la société civile qui discuteront de plusieurs questions liées, notamment, à la révision des lois et législations relatives au droit de la femme à la participation et à l’influence politique après le changement des régimes politiques et l’émergence de nouvelles formes de participation politique de la femme.
Hafidha Chekir, professeur de droit à la faculté de droits et des sciences politiques de Tunis estime, pour sa part, que la reconnaissance du principe de parité lors des élections de 2011 constitue un des acquis de la révolution tunisienne et contribue à la consécration de la justice. Avant la révolution, a-t-elle dit, la participation de la femme à la vie politique se limitait à une simple présence au sein des conseils municipaux et régionaux (30%) et au parlement(27%).
Après la révolution, des associations de défense des droits de l’homme, des organisations féminines et l’union générale tunisienne du travail ont appelé au respect du principe de parité aux élections. Les listes électorales, a-t-elle rappelé, n’ont pas respecté ce principe puisque la moyenne des femmes, tête de listes, n’a pas dépassé 7%.
Au cours de cette rencontre, un exposé a été donné sur les recherches menées par Cawtar en collaboration avec l’université de Stockholm sur la participation politique de la femme dans la région de l’Afrique du nord et du Moyen- Orient au cours des huit dernières années (2005/2013).