Tunisie : La justice transitionnelle barre la route à la dictature

“Le processus de justice transitionnelle dans le paysage politique actuel en Tunisie” tel est le thème d’une conférence organisée samedi, à Tunis, à l’initiative du centre des études sur l’islam et la démocratie, avec la participation de plusieurs experts, juristes et représentants de la société civile.

A l’ouverture de la conférence, le juriste, Nabil Labessi a indiqué que la justice transitionnelle est un choix qui ne doit pas être assimilé à “la justice punitive ou de vengeance”. “Cette notion doit être prise en compte pour rompre avec les pratiques de l’ancien régime et la main mise sur les structures sécuritaires et les établissements administratifs, économiques et médiatiques.

“Face au lourd héritage des abus a-t-il dit, la loi sur la justice transitionnelle est censée garantir la transition démocratique, poursuivre et punir les auteurs des crimes contre le peuple tunisien dans le cadre de procès équitables. Labessi a relevé que la loi sur la justice transitionnelle est un pilier de la réforme des structures et des établissements, d’autant qu’elle barre la route au retour de la dictature. Lors de cette conférence, les participants ont débattu de thèmes relatifs à la justice transitionnelle, dans le contexte de l’instabilité et la crise que connaît le paysage politique dans le pays.

Ils ont affirmé que le processus de la justice transitionnelle peine en lenteur, notamment au niveau du retard dans la promulgation de la loi organique sur la justice transitionnelle, qui devait être placée en tête des priorités de l’Assemblée nationale constituante (ANC).

Ils ont déploré l’absence d’une volonté politique réelle pour l’instauration de ce processus. Les participants ont également souligné que l’actuelle phase de transition doit rompre avec le passé, précisant que la justice transitionnelle est la plate-forme idoine à l’édification d’un régime démocratique.

A noter que la justice transitionnelle constitue une combinaison de mécanismes qui permettent d’examiner et de définir les violations des droits de l’homme, d’établir la vérité, de poursuivre les auteurs des crimes et d’identifier les victimes dans le but de réaliser la réconciliation nationale.