Tunisie – Politique : La sortie de crise n’est possible que par le consensus et l’application de la feuille de route

La sortie de crise n’est possible que par l’apaisement, le consensus et l’application de la feuille de route, a déclaré samedi à Tunis, le quartette qui parraine le dialogue national.

Le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) Hassine Abassi a relevé, à l’ouverture de la séance inaugurale du dialogue national, que la Tunisie traverse une crise politique, socio-économique et sécuritaire sans précédent qui exige des mesures audacieuses et urgentes.

La Tunisie a plus que jamais besoin d’apaisement et de consensus entre tous les Tunisiens et les forces vives du pays, a-t-il lancé. Abassi a appelé à la nécessité de se défaire de la logique de la majorité et de la minorité. Il a soutenu qu’il est de l’intérêt de tous les acteurs de ne pas s’exclure les uns les autres et de se mettre à l’évidence qu’aucune partie n’est capable de gouverner seule.

Le SG de la centrale syndicale a précisé que les factions politiques ont à choisir entre le consensus autour d’un agenda national consacrant la volonté de tous ou le saut vers l’inconnu aux lourdes conséquences sécuritaires, sociales et économiques. Il a insisté sur l’urgence de révéler la vérité sur l’assassinat des deux leaders politiques Chokri Belaid et Mohamed Brahi ainsi que des membres de l’armée et de la garde nationales.

La présidente de l’Union tunisienne du commerce, de l’industrie et de l’artisanant (UTICA) Wided Bouchamaoui a dans le même sens, averti qu’avec cette série d’actes terroristes, la Tunisie a pris un grave tournant en l’absence d’une solution à la crise politique, économique et sociale qui perdure dans le pays.

La présidente du patronnat a énuméré trois priorités principales à prendre en considération pour la période à venir : le rétablissement de la sécurité et de la stabilité, un plan d’urgence pour résoudre la crise économique et la préparation optimale des prochaines échéances électorales. Elle a mis en garde contre les déclarations provocatrices de certaines parties politiques et les appels au meurtre lancés sur les réseaux sociaux qui ne font qu’envenimer encore davantage le climat général, a-t- elle regretté.

Le dialogue national ne se contente pas de résoudre la crise. Il oeuvre en vue de concilier entre toutes les familles politiques, a soutenu Mme Bouchamaoui. Le bâtonnier Mohamed Fadhel Mahfoudh a, de son coté, considéré que la crise est avant tout une crise de confiance, insistant sur l’urgence d’achever la période transitoire et d’installer des institutions permanentes à travers des élections reflétant la volonté du peuple.

Pour le président de la Ligue tunisienne pour les droits de l’homme, Abdessatar Ben Moussa, la légitimité électorale est l’unique option valable pour cette période transitoire. Il a estimé que le règlement de la crise socio- économique doit passer, impérativement, par le réglement de la crise politique, préconisant l’activation de la feuille de route pour regagner la confiance du peuple.