Médias : L’interruption d’Attounisia TV est “un acte préjudiciable” au paysage audiovisuel

L’organisation «ARTICLE 19» a qualifié, samedi, l’interruption de la diffusion de la chaîne privée Attounisia TV, «d’acte hautement négatif préjudiciable» au paysage audiovisuel en Tunisie qui, a- t-elle rappelé, souffre d’un vide législatif et institutionnel.

« Classée comme étant une chaîne hostile au pouvoir, la chaîne privée « Attounissia TV » affiche le meilleur taux d’audience en Tunisie. Elle a été interrompue de manière subite, le Samedi 6 Juillet 2013, par le propriétaire des fréquences, Slim Riahi, un homme d’affaires tunisien », rappelle l’ONG dans un communiqué.

« Les expériences des pays démocratiques ont montré que la régulation du paysage audiovisuel par une instance indépendante est le seul garant d’une information pluraliste et indépendante » estime l’organisation.

A cet égard, ARTICLE 19 appelle à mettre tous les moyens logistiques et les ressources humaines et financières nécessaires à la disposition de la Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle (HAICA), créée le 3 mai dernier, afin de lui permettre de régler toutes les problématiques relatives au secteur des médias audiovisuels en Tunisie.

La HAICA avait appelé, le 9 juillet 2013, les médias audiovisuels, qui diffusent sans autorisation, de lui soumettre des dossiers sur leur situation (financement, équipements, grille des programmes, ligne éditoriale, ressources humaines,…) pour les traiter et leur permettre de bénéficier d’un cadre juridique et éviter le recours aux sanctions conformément au décret-loi n°116 daté du 2 novembre 2011.

ARTICLE19 invite toutes les parties concernées à œuvrer en vue de consacrer la liberté et l’indépendance des médias à l’égard de tous les groupes de pression, financiers, politiques et religieux.

« L’action prioritaire et immédiate serait de remédier aux carences que comporte le projet de la Constitution tunisienne et, en particulier, la révision des articles 122 et 124 qui, s’ils sont adoptés tels quels, risquent de bloquer le processus de réforme du secteur de l’information » précise l’organisation.