Quelque 170 mille personnes ont signé la pétition lancée par un groupe de jeunes indépendants pour réclamer la dissolution de l’Assemblée nationale constituante, à en croire un membre de la coordination du mouvement, Mohamed Bennour, selon qui ces signatures ont été recueillies en l’espace d’une “courte période” et sur toute l’étendue du territoire national.
Bennour a indiqué, mercredi, lors d’une conférence de presse tenue à Tunis que “Tamarrod” est « un mouvement spontané sans rapport aucun avec quelque partie politique que ce soit» mais que «tout parti désireux de le rejoindre sera le bienvenu pour peu que son ralliement se fasse dans le seul giron de la patrie», à l’exclusion de toute autre allégeance.
Mehdi Saïd, lui aussi membre de la coordination, a assuré que le mouvement “Tamarrod” n’est contre «ni le mouvement Ennahdha ni aucun autre parti politique» et « n’a d’autre objectif que de s’insurger contre la violence, contre les politiques impertinentes et contre le jeu politique sale dans le pays ». Il a indiqué que le mouvement met à contribution des juristes pour épargner au pays le risque de vide politique et proposer une alternative à l’Assemblée nationale constituante, à même d’assumer la responsabilité de doter rapidement le pays d’une « Constitution sans pièges ni bombes à retardement » et de fixer au plus vite une date pour la tenue d’élections présidentielle et législatives.
Selon lui, le mouvement Tamarrod n’a rien à voir avec les appels relayés par les réseaux sociaux en faveur de l’organisation d’un mouvement de masse les 7 ou 25 juillet, précisant que “Tamarrod” agit en toute discrétion et s’emploie à élargir ses bases. “Tamarrod annoncera en temps opportun son action attendue sous la forme d’une protestation populaire pacifique”, a-t-il ajouté.
Se livrant à une comparaison entre le mouvement Tamarrod de Tunisie et son homologue d’Egypte, Mohamed Bennour a fait remarquer que « l’un et l’autre incarnent le rejet par les deux peuples de l’islam politique qui préfigure l’avènement de l’Etat théocratique avide d’argent public». Il a aussi relevé une différence fondamentale, à savoir que «toute l’opposition égyptienne s’est ralliée au mouvement sous la bannière de la patrie alors qu’en Tunisie la position de l’opposition n’est pas encore claire».
La conférence de presse, a-t-on constaté sur place, a été émaillée de quelques escarmouches et interventions virulentes de quelques personnes comme “des anciens du sit-in de la Kasbah” et qui ont invectivé les membres de la Coordination aux cris de “Qui êtes-vous?” ou encore “Où étiez-vous lors de la révolution?”.