Tunisie – forêts : Une trentaine d’incendies enregistrés en 2013

mont-ouerghi-kefUne trentaine d’incendies ont déjà été enregistrés en 2013, dont 60% ont touché les forêts du Mont Châambi (Kasserine) et de Sakiet Sidi Youssef (le Kef), selon les dernières statistiques du ministère de l’agriculture.

“Le déclenchement des incendies au Mont Châambi est probablement dû à l’explosion des mines posées par les terroristes qui s’y étaient cachés”, a indiqué Samir Belhaj Salah, sous-directeur de la protection des forêts (ministère de l’agriculture).

D’autres incendies se sont déclenchés essentiellement, à Oued Zargua (Béjà), Fahs (Zaghoun) et Oueslatia (Kairouan).

D’après le ministère de l’agriculture, le nombre de feux de forêts ne cesse d’augmenter d’une année à une autre, passant de 130 incendies pendant la période allant de 1985 jusqu’en 2001, à plus de 400 en 2012.

Les mêmes données statistiques montrent que la moyenne annuelle des superficies ravagées par les incendies s’élève à environ 1300 ha de forêts et maquis.

Tous ces incendies n’ont pas atteint la catégorie des catastrophes, d’après le responsable, « ils sont plutôt de la catégorie 2, qui nécessite des interventions par les moyens dont dispose le gouvernorat et les patrouilles de la région, sachant que les incendies sont classés en quatre catégories différentes ».

Dans la première catégorie, les incendies exigent la mobilisation de simples moyens disponibles dans la localité (équipement et protection civile…), la deuxième nécessite les moyens du gouvernorat, la troisième requiert un renfort des gouvernorats voisins et le quatrième, correspondant à un niveau de catastrophe, doit être combattu par l’intervention de l’armée avec tous ses moyens.

D’après Belhaj Salah, la période critique des incendies s’étend du 1er mai au 31 octobre de chaque année. Les mois de juillet et d’août représentent une période de pic pour les feux de forêts.

Le responsable a affirmé que «le déclenchement des feux dans les forêts est un phénomène inévitable dans notre pays, comme ailleurs». Les causes des incendies, a-t-il avancé, sont pour la plupart inconnues (60% du nombre de feux). Mais ce qui est certain, c’est que la quasi-totalité des causes connues sont des causes humaines (carbonisation, jets de mégots de cigarettes, chauffage, récolte de miel, préparation de thé par les agriculteurs, incinération des déchets, propagation des feux à partir des terres agricoles ou à des décharges non contrôlées..).

Pour atténuer, sinon prévenir le déclenchement des feux dans les forêts, tous les intervenants dans le secteur forestier ( protection civile, services forestiers régionaux et centraux…) ont mis cette année, les bouchées doubles, en focalisant sur les entretiens des tranchées coupe- feu, la réhabilitation des pistes d’accès pour préparer le terrain à la lutte contre les incendies outre l’installation des points d’eau et de tours de guet pour assurer une alerte précoce, en vue d’une intervention rapide. Les directions régionales du ministère de l’équipement prennent part, elles aussi, à ces campagnes, en débroussaillant des abords de pistes et routes relativement fréquentées.

Le ministère de l’agriculture compte équiper progressivement et à partir de cette année, les dix centres de protection des forêts par des moyens de lutte composés de 26 véhicules de premier secours (600 litres d’eau) et un camion de lutte (2500 litres).

L’Office de la Protection civile avait organisé au mois de juin courant en collaboration avec la direction générale des forêts, trois sessions de formation destinées au personnel régional pour l’initier à l’utilisation des systèmes d’informations géographiques destinés à la prévention et la lutte contre les feux de forêts.