Samir Dilou pour la lutte contre le terrorisme et respect des droits de l’Homme

Le ministre des droits de l’Homme et de la justice transitionnelle, Samir Dilou, a indiqué que la commission en charge du réexamen de la loi 2003 sur la lutte contre le terrorisme penchait, en principe, vers l’élaboration d’un nouveau texte qui soit “en conformité avec les standards internationaux en matière de droits de l’Homme”.

Il a souligné, à l’ouverture du symposium organisé, jeudi, à Tunis, par le ministère, sur le thème “Lutte contre le terrorisme et respect des droits de l’Homme: quelle équation?”, la nécessité “de respecter les obligations internationales et de prendre en compte les défis sécuritaires, le plus souvent transfrontaliers, sans jamais tomber dans les violations des droits”.

La même tonalité générale se retrouve dans les propos du représentant du Haut commissariat aux droits de l’Homme, de la conseillère du bureau des institutions démocratiques et des droits de l’Homme, Lucile Sengler, et du Secrétaire général de l’Organisation mondiale contre la torture, Gerald Staberock, qui ont plaidé pour un consensus international sur la définition juridique du terrorisme et pour la nécessité de faire en sorte que le phénomène soit traité sans qu’il soit porté atteinte aux droits de l’Homme.

Les intervenants dans le débat ont mis en garde contre toute instrumentalisation politique des lois relatives à la lutte contre le terrorisme notamment “en en usant pour éliminer des adversaires politiques ou bâillonner des opposants”. La lutte contre le fléau du terrorisme ne doit pas se limiter au traitement strictement sécuritaire mais doit permettre de remédier aux racines que sont la pauvreté, le chômage, la précarité et les inégalités sociales”, ont-ils soutenu.

L’accent a été, également, mis sur la nécessité de faire en sorte que les lois anti-terrorisme “bannissent la torture, les violations destinées à arracher des aveux ou les restrictions aux libertés”.

Le secrétaire général de la section tunisienne d’Amnesty International, Zouheir Makhlouf, a estimé, dans une déclaration à l’agence TAP, que la loi de 2003 sur le terrorisme relevait du “diktat américain” et comportait d'”importantes entorses aux droits humains et aux conventions et traités internationaux en la matière”. Il a préconisé de substituer à cette loi les dispositions du Code de procédures pénales.

Le directeur exécutif du Centre de Tunis pour la justice Transitionnelle, Hichem Cherif, pense, quant à lui, que le vrai péril qui menace l’étape de transition démocratique se situe au niveau du comportement de certaines parties qui, au nom de la religion et de la Charia, s’emploient à saper l’autorité de l’Etat et de ses institutions et s’en prennent à la sécurité des Tunisiens.