Les propriétaires des étalages anarchiques à Bizerte refusent de s’installer au marché de la gare

Le calme est revenu, mercredi, dans la ville de Bizerte, après les accrochages qui avaient éclaté dans la nuit du lundi à mardi, entre les agents de la sécurité et les vendeurs des étalages anarchiques suite à l’interdiction de leurs activités au centre ville de Bizerte.

Des vendeurs ambulants ont fait part au correspondant de l’agence TAP de leur “mécontentement suite à l’intervention illégale des forces de sécurité” affirmant qu’un recours à la justice aurait été plus juste au lieu de la destruction de leurs biens tard la nuit.

D’autres vendeurs ont estimé que “des considérations politiques et régionalistes sont derrière la décision municipale” d’autant plus, ont-ils affirmé, que “la plupart des vendeurs ne sont pas originaires de la ville de Bizerte”.

Ils ont, en outre, critiqué le gouverneur de la région qui “n’avait pas pris en considération la dimension humaine de leur situation” et qu’il aurait, selon eux, promis, précédemment, de les maintenir dans leurs emplacements à condition d’être organisés, de ne pas bloquer les rues et de payer les redevances municipales et fiscales.

Les vendeurs ont, aussi, démenti les informations relatives à l’installation de plus de 80 vendeurs au “marché de la gare”, renouvelant leur refus d’intégrer cet espace.

Interrogé par le correspondant de l’Agence TAP, le gardien de ce nouvel espace a confirmé l’absence d’activités commerciales et de vendeurs dans ces lieux.

Selon les personnes interrogées, le marché de la gare est un entrepôt, d’une surface de mille mètres carrés, répartis sur 250 emplacements, à raison de deux mètres carrés par étalage. Il s’agit d'”une surface exiguë” et inadaptée à leurs activités puisque ne permettant pas l’étalage de leurs marchandises ni de les stocker, ont-ils estimé.

D’autres vendeurs ont souligné que ce nouvel espace se trouve loin du centre ville à un endroit encombré par le stationnement des camions, des voitures de louage et de transport rural. Ils ont aussi appelé le gouverneur à leur fournir des postes d’emploi pour qu’ils puissent subvenir aux besoins de leurs familles.

Commentant les accrochages hier à Bizerte, un officier de la sécurité, ayant voulu garder l’anonymat, a précisé que les bombes gaz lacrymogène ont été utilisées pour répondre à l’attaque des groupes de personnes, qui seraient des vendeurs ambulants, utilisant des gourdins en fer et des pierres.

Suite aux événements survenus hier dans la ville, le gouverneur de Bizerte, Abderrazak Ben Khélifa, a déclaré que le gouvernorat et la municipalité sont disposés à aider les propriétaires des étalages anarchiques et à tenir compte de leur situation en facilitant leur installation dans l’espace situé à proximité de la gare ferroviaire où sont disponibles 497 emplacements, a-t-il dit.