Tunisie : Codifier la « sécurité totale » pour mieux anticiper les risques et les crises

Le chercheur en politiques de « sécurité totale » et président de l’Association tunisienne d’études stratégiques et de politiques de sécurité totale, Nasr Ben Soltana, a appelé à codifier la sécurité totale en Tunisie.

Pour lui, l’objectif est de mieux « anticiper les risques et les crises, apporter les bonnes réponses aux problèmes posés et protéger les institutions de l’Etat de toute velléité d’instrumentalisation politique et partisane, surtout en période de transition comme c’est le cas maintenant ». Cet expert s’exprimait lors de la journée d’étude organisée, mercredi, dans les locaux de la direction générale de la Garde nationale à Tunis et qui avait pour thème « La planification stratégique sécuritaire: Réalités et perspectives ».

Il a soutenu qu’à défaut de politique de sécurité totale, les crises qui surviennent ont toujours dû être traités dans l’urgence, le dispositif à déployer en pareilles circonstances n’ayant jamais été codifié depuis l’Indépendance au point que, dit-il, le discours politique tient souvent lieu de plan d’urgence. Ben Soltana a expliqué que le concept de sécurité totale ne concerne pas uniquement l’aspect policier mais embrasse tous les domaines dont est faite la réalité du pays. Ainsi, a-t-il dit, la politique de sécurité totale « vise à surveiller et à anticiper les évènements qui pourraient se produire à moyen, court et long termes et donc à prévoir des plans tactiques et stratégiques à même de sécuriser la société ».

L’orateur a également jugé impératif de traiter certains phénomènes à risques, en premier lieu le terrorisme, en fonction du concept de sécurité totale. « Le terrorisme ne doit pas être traité par les seuls moyens sécuritaires mais dans le cadre d’une politique globale, compte tenu du fait que le terrorisme a nécessairement des interférences sociales et politiques régionales et internationales », a- t-il ajouté. Le chercheur a regretté que l’Assemblée nationale constituante n’ait consacré que trois articles de la Constitution aux institutions sécuritaire et militaire et n’ait pas jugé bon de prendre en compte les propositions de l’association tunisienne d’études stratégiques, notamment pour ce qui est de l’importance évidente du concept de sécurité totale.