Un résident français en Tunisie

En Tunisie, tant que vous n’y êtes pas, tout paraît si facile, avec des prix bas, un coût de la vie très intéressant, une rentabilité élevée et des formalités simplifiées… ça, c’est pour les promesses.

Dans les faits, c’est tout le contraire. Par où commencer…
L’argent, le nerf de la guerre : en Tunisie, la monnaie est le Dinar Tunisien. Il est assez stable par rapport à l’euro, mais perd tout de même environ 5% de sa valeur chaque année… Pour entrer en Tunisie et y résider, il vous faudra un compte pour étranger libellé en Dinars Convertibles. C’est quoi ça ?

Pour un Européen, ça paraît bête, mais il faut savoir que le Dinar Tunisien n’est pas convertible et surtout, il est strictement interdit de l’exporter. Bref, il est dans la pratique très compliqué de faire par exemple un simple virement de ce compte vers un compte en France, en Euros. Pour payer une facture par exemple. Et bien n’y pensez même pas, c’est impossible. Votre compte est complètement verrouillé, et chaque fois que vous l’alimenterez, ce sera forcément pour dépenser jusqu’au dernier dinar sur place. Et encore, pour encaisser un chèque en dinars (un remboursement d’assurance par exemple), c’est impossible, puisque ce compte ne peut en fait être alimenté que par des virements étrangers, en monnaie étrangère. Il faudra donc pleurnicher et obtenir de votre banque qu’elle vous ouvre un compte en dinars non convertible… Vous avez suivi ?

Ensuite, si vous n’alimentez pas votre compte avec au moins 30.000 dinars par an, vous ne pourrez pas obtenir de CARTE DE SEJOUR, obligatoire pour un tas de choses et notamment si vous comptez rester plus de 3 mois dans l’année.

L’administration tunisienne. Elle a gardé l’essentiel de l’administration française : sa lourdeur. Mais elle y a ajouté ses «arabesques  et les dossiers s’empilent dans des placards moisis et insalubres sans que l’on comprenne bien pourquoi. Et ils sont tellement corrompus que pour la moindre petite pièce administrative, il y aura au moins 3 ou 4 agents différents, à des endroits différents et des horaires différents, qui donneront leur avis. Patience donc…

Un exemple vécu et toujours pas résolu pour moi : lorsque je suis arrivé en Tunisie, j’ai utilisé un contenair maritime pour ramener des meubles de famille, mes vêtements, la vaisselle, objets personnels, etc. Rien de particulier en somme. A la douane tunisienne, il faut verser une caution d’un montant significatif : 5000 dinars en l’occurrence. C’est le Colonel de la Douane en personne qui griffonne les conditions pour récupérer la caution. Il signe et appose le cachet de la Douane. Quand toutes les conditions sont réunies, vous vous rapprochez donc de la Douane pour récupérer votre caution de 5.000 dinars. Bien entendu, le Colonel a changé et le nouveau trouve que les conditions indiquées par son prédécesseur n’étaient pas suffisantes (obtention de la Carte de séjour dans un délai de 6 mois). Votre caution ne peut donc pas vous être remboursée. Génial, non ?

J’arrête là, je pourrais écrire un livre…

Commentaire de Lecteur